Simplification du bulletin de paie : à quoi s’attendre en 2025 ?

13 min de lecture
Rédigé par Claire Lambert le 17 avril 2025
Sommaire

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Trop long, trop dense, trop flou. Le bulletin de paie à la française est devenu un casse-tête à décrypter — pour les salariés comme pour les employeurs.

En 2024, le gouvernement a lancé une réforme ambitieuse : repenser ce document ligne par ligne, pour le rendre plus clair, plus court, plus utile. Objectif : passer de 55 à 15 lignes d’ici 2027. Et mettre fin à un paradoxe bien connu : recevoir sa fiche de paie… sans savoir la lire.

Quels sont les objectifs concrets de cette réforme ? Quelles informations vont disparaître ? Comment les entreprises doivent-elles s’adapter — et dans quels délais ?

On fait le point, sans jargon.

Réforme du bulletin de paie : en bref
  • Objectif 2027 : passer de 55 à 15 lignes, pour un bulletin plus clair et lisible.
  • 3 blocs clés : rémunération brute, cotisations regroupées, net à payer + net social affiché.
  • Côté salarié : meilleure compréhension, moins de jargon, net social mis en avant (CAF, RSA…).
  • Côté entreprise : Gain de temps et réduction des erreurs, mais nécessite des mises à jour des logiciels et des formation RH.
  • Calendrier : lancement en 2024, phase pilote en 2025, bulletin simplifié obligatoire en 2027.t

Pourquoi simplifier (vraiment) le bulletin de paie ?

Un salarié sur deux ne comprend pas ce qu’il lit. Un DRH passe des heures à le produire. Et un bulletin de paie français, c’est jusqu’à 55 lignes — parfois plus de 20 pour les cotisations.

Face à ce constat, Bercy veut frapper fort. En avril 2024, Bruno Le Maire a présenté un projet de simplification du bulletin de paie. Objectif : en faire un document plus clair pour les salariés, plus simple à produire pour les employeurs.

Ce que le gouvernement veut changer :

  • Rendre le bulletin compréhensible par tous, sans jargon inutile.
  • Mieux faire apparaître les cotisations et leur utilité réelle (santé, retraite, CAF…).
  • Uniformiser la présentation à l’échelle nationale, pour éviter les différences entre entreprises.
  • Réduire la complexité administrative, notamment pour les TPE-PME.
  • Limiter les erreurs de calcul, en réduisant le nombre de lignes et les doublons.

Le bulletin ne disparaît pas. Mais il change de logique : fini le dédale de libellés techniques. 

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Ce qui change (vraiment) sur le bulletin de paie

Le bulletin de paie à la française, c’est dense. Résultat ? Un document illisible, pour les salariés comme pour les RH. La réforme portée par Bercy veut faire le ménage — et pas à moitié.

L’objectif ? Un bulletin standardisé, plus court, plus clair, et surtout plus lisible.

À horizon 2027, on passerait à 15 lignes maximum, regroupées en 3 grands blocs :

  1. Rémunération brute ;
  2. Cotisations salariales et patronales ;
  3. Montant net et autres éléments divers.

Et ce n’est pas une simple mise en page : c’est un vrai chantier réglementaire.

Ancien bulletin vs nouveau modèle : le comparatif

ÉlémentsBulletin actuel (2024)Nouveau bulletin simplifié (2027)
Nombre moyen de lignes~5515 lignes max
PrésentationHétérogène selon entrepriseUniformisée au niveau national
Cotisations socialesDétail ligne par ligneRegroupées par nature de protection
Affichage du netNet imposable, net à payerAjout du montant social standardisé
Lisibilité pour le salariéComplexeVolonté de clarté et pédagogie renforcée
Obligation d’affichageNombreux libellés obligatoiresRéduction et fusion des libellés

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Concrètement, voici un aperçu du nouveau bulletin de paie simplifié : 

Bulletin de paie août 2023 avec détails salariaux.

Cotisations sociales : ce qui reste, ce qui disparaît

Aujourd’hui, plus de 20 lignes du bulletin concernent les cotisations. Trop. Le nouveau modèle regroupe et épure. Voici ce qui est conservé — et ce qui saute.

Ce qui reste obligatoire (par regroupement) :

  • Les cotisations santé (maladie, maternité, invalidité-décès) ;
  • Les cotisations vieillesse (base + complémentaire) ;
  • Les contributions chômage (employeur + salarié) ;
  • Les contributions à la formation et à la retraite supplémentaire ;
  • Les charges liées aux accidents du travail.

Ce qui disparaît en tant que ligne autonome :

  • La ventilation détaillée des taux employeur vs salarié (fusion) ;
  • Les contributions spécifiques comme la contribution dialogue social ;
  • Les lignes doublons entre retraite et prévoyance ;
  • Les intitulés techniques jugés incompréhensibles (ex. : FNAL, versement mobilité, etc.)
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Le net change-t-il (vraiment) ?

Le “montant net à payer” reste le point de repère pour tout salarié. Mais avec la réforme, deux éléments changent dans sa présentation :

  1. Le “montant social net” sera clairement affiché : c’est celui utilisé pour le calcul des droits sociaux (CAF, RSA, etc.).
  2. Les cotisations seront regroupées, ce qui peut légèrement impacter les arrondis ou le ressenti de la retenue.

Prenons un exemple simplifié :

Bulletin actuelBulletin simplifié
Brut : 2 500 €
Cotisations (23 lignes) : -740 €
Net à payer : 1 760 €
Net social : introuvable (doit être reconstitué à part)
Brut : 2 500 €
Bloc cotisations : -740 €
Montant net social : 1 550 €
Net à payer : 1 760 €

Le montant net ne change pas, mais il est mieux structuré. Et surtout, le salarié voit clairement ce qu’il touche, et ce qu’il “cotise” — sans devoir faire appel à un expert-comptable.
Ce que ça change côté employeurs

Moins de lignes, plus de lisibilité… mais aussi plus de responsabilités. Pour les entreprises, la simplification du bulletin de paie ne se résume pas à une question de mise en page. Elle implique une adaptation technique et organisationnelle.

Ce que les employeurs y gagnent (et ce qu’ils doivent anticiper)

Le nouveau modèle présente des avantages clairs, mais aussi quelques contraintes à ne pas sous-estimer.

Voici un aperçu rapide des impacts principaux :

AvantagesContraintes
✅ Moins de complexité administrative : Fini les bulletins à rallonge : les équipes RH gagnent du temps sur l’édition et les vérifications.
✅ Réduction des erreurs de saisie ou de calcul : Les regroupements limitent les doublons ou confusions sur les libellés.
✅ Meilleure communication avec les salariés : Le bulletin devient un support compréhensible, utile dans la relation employeur-employé.
❌ Mise à jour des logiciels SIRH et paie obligatoire : Il faudra s’assurer que les outils sont compatibles avec le nouveau format.
❌ Besoin de formation RH : Les équipes devront comprendre les nouvelles règles pour être en mesure de les expliquer.
❌ Transparence accrue = plus de questions à gérer : Moins de lignes ne veut pas dire moins de questions : les salariés chercheront à comprendre ce qu’il y a derrière les blocs.

Mise en conformité : ce que les entreprises doivent faire maintenant

Le texte a été présenté par Bercy en avril 2024, examiné par le Sénat en juin, avec une mise en œuvre progressive jusqu’en 2027. Pour ne pas subir les changements à la dernière minute, mieux vaut s’y mettre dès maintenant.

Voici les étapes à suivre :

  1. Identifier les outils concernés : Vérifiez si votre logiciel de paie actuel permet déjà une personnalisation du bulletin. Si non, anticipez un changement.
  2. Informer vos équipes RH et comptables : Une bonne communication interne permet de préparer le terrain et de limiter les erreurs d’interprétation.
  3. Planifier une mise à jour avec votre éditeur de logiciel: Contactez-le pour connaître le calendrier d’adaptation et les tests à prévoir.
  4. Préparer une communication simple pour les salariés : Un PDF explicatif ou une FAQ en interne peut désamorcer les incompréhensions.
  5. Surveiller les publications officielles (décrets, arrêtés) : Le diable se cache dans les détails réglementaires. Ne vous fiez pas uniquement aux annonces générales.

Ce que disent les premiers testeurs

Certaines entreprises ont déjà adopté le bulletin simplifié dans une version pilote. Leur retour d’expérience est précieux pour anticiper les freins et bénéfices concrets.

« On a basculé sur le modèle simplifié pour un panel de salariés en interne. Résultat : les RH gagnent du temps, les collaborateurs posent moins de questions sur la paie, et l’image de transparence a clairement progressé. »
DRH d’un groupe de services (250 salariés)

Si la phase d’adaptation a nécessité quelques ajustements (notamment côté outil et accompagnement interne), les bénéfices en termes de clarté et d’efficacité sont déjà visibles.

Ce que change le nouveau bulletin pour les salariés

C’est l’un des objectifs phares du projet : rendre la fiche de paie lisible et compréhensible pour tous. Car pour l’instant, ce n’est pas gagné : une étude menée en avril 2024 montre que 63 % des salariés ne comprennent pas totalement leur bulletin.

Avec le nouveau format, le gouvernement espère inverser la tendance. Mais qu’en est-il vraiment côté salarié ?

Ce que les salariés vont mieux comprendre

Un bulletin simplifié, c’est moins d’informations éparpillées, plus de lisibilité… à condition que les regroupements soient bien pensés.

Voici les bénéfices concrets attendus :

  • Meilleure lecture du salaire net à payer : L’information est plus accessible, moins noyée au milieu des lignes de cotisations.
  • Distinction claire entre cotisations salariales et patronales : Ce qui est prélevé sur le salaire vs ce que l’entreprise verse pour le salarié est désormais explicite.
  • Regroupement par grandes thématiques : Rémunération, charges sociales, éléments annexes : la fiche s’articule autour de 3 blocs lisibles.
  • Visualisation facilitée des avantages en nature (logement, véhicule, tickets resto, etc.) : Ces éléments sont valorisés dans un bloc dédié, ce qui améliore la transparence sur la rémunération globale.
  • Moins de jargon, plus de clarté sur les intitulés : Les libellés sont normalisés et limités à ceux strictement nécessaires à la compréhension.

Bloc vert : La simplification ne retire aucune information légale — elle les rend simplement plus accessibles au salarié.

Ce qui pourrait encore poser question

Moins de lignes ne signifie pas nécessairement moins de flou. Certains salariés pourraient au contraire s’interroger davantage sur ce qu’ils ne voient plus.

FAQ : les questions que vos collaborateurs risquent de poser

“Pourquoi je ne vois plus la ligne de la CSG ou de la retraite complémentaire ?”
Ces cotisations ne disparaissent pas. Elles sont désormais regroupées dans un bloc global. Leur détail reste accessible sur demande ou via un espace personnel en ligne.

“Est-ce que mon salaire net a changé avec le nouveau bulletin ?”
Non. La présentation change, pas les montants. La base de calcul reste identique.

“Et mes avantages ? Ils sont moins visibles ?”
Ils figurent dans un bloc distinct, intitulé « Éléments de rémunération spécifiques ». Ils sont donc toujours présents, mais affichés de manière plus synthétique.

“Ça va impacter mes impôts ?”
Aucune incidence. Le montant net imposable reste bien calculé et transmis à l’administration fiscale. Il est mentionné clairement en bas de bulletin.

“Et si je veux plus de détails ?”
Les entreprises ont toujours l’obligation de fournir le détail des cotisations sur demande. Un lien vers un récapitulatif détaillé pourra aussi être ajouté sur le bulletin ou l’espace RH.

Encore flou sur les détails de votre bulletin de paie ?

Calendrier officiel du projet de loi sur la simplification du bulletin de paie

Le gouvernement ne veut pas traîner. Dès avril 2024, Bruno Le Maire a présenté les grandes lignes de la réforme. Objectif affiché : que tous les employeurs soient passés au bulletin simplifié d’ici 2027.

Pour vous repérer, voici les étapes clés à avoir en tête — qu’on soit côté employeur ou salarié.

Les grandes dates du calendrier officiel

DateÉvénement clé
Avril 2024Présentation du projet de simplification du bulletin par Bercy
Juin 2024Examen du projet de loi au Sénat
Deuxième semestre 2024Concertation avec les partenaires sociaux + publication des décrets d’application
En 2025Phase pilote dans certaines entreprises volontaires
En 2026Déploiement progressif selon la taille des entreprises
1er janvier 2027Entrée en vigueur obligatoire du nouveau bulletin pour toutes les entreprises

 Ce calendrier reste soumis à des ajustements législatifs. Mais pour l’instant, 2027 est la ligne d’arrivée. Mieux vaut donc anticiper dès aujourd’hui pour éviter la course de dernière minute.

Perspectives : ce que pourrait devenir le bulletin de paie simplifié

La réforme actuelle ne signe pas la fin des changements. Pour Bruno Le Maire, le bulletin simplifié est une première étape vers une gestion administrative plus claire et plus numérique.

Parmi les pistes évoquées :

  • Mieux connecter le bulletin au compte personnel en ligne.
  • Rapprocher davantage net à payer et impôt prélevé, pour éviter les confusions.
  • Aller plus loin dans la fusion des cotisations peu lisibles.

Et après ? D’autres évolutions sont sur la table, notamment pour renforcer la transparence et automatiser certains suivis contractuels (prime, évolution…).

Vous ne souhaitez rien louper ?

Pour ne rien rater, les entreprises peuvent suivre les mises à jour via leur logiciel de paie ou s’abonner aux alertes des services publics (Bercy, URSSAF…).

Questions fréquentes autour du bulletin de paie simplifié

Qu’est-ce que le bulletin de paie simplifié ?

C’est un nouveau format de fiche de paie, plus lisible, voulu par le gouvernement pour améliorer la compréhension des salariés. Il regroupe les informations en blocs clairs (salaire, cotisations, autres éléments) et réduit le nombre de lignes. Objectif : passer de 55 à 15 lignes d’ici 2027.

Pourquoi certains parlent d’une “fausse bonne idée” ?

Certains experts RH estiment que la simplification peut masquer le détail des cotisations, et compliquer la lecture pour ceux qui veulent vérifier chaque ligne. L’intention est bonne, mais la pédagogie devra suivre, notamment pour expliquer les nouveaux regroupements.

Quels changements concrets au 1er janvier 2025 ?

La première vague d’application prévoit :

  • Une présentation harmonisée pour tous les employeurs.
  • Un début de fusion des cotisations (CSG/CRDS par exemple).
  • L’introduction du montant net social, déjà utilisé pour le RSA ou la prime d’activité.

D’autres ajustements sont attendus jusqu’en 2027.

Le “bulletin simplifié 2025”, c’est quoi exactement ?

C’est la version transitoire du nouveau bulletin. Elle servira de base commune avant la généralisation du modèle final. Certaines entreprises pilotes l’expérimentent déjà. Il s’agit de préparer le terrain, notamment pour les logiciels de paie et les équipes RH.

Le bulletin simplifié change-t-il le montant du Smic ?

Non. Le Smic horaire ou mensuel ne bouge pas. Ce qui change, c’est la manière dont les informations sont affichées sur la fiche de paie. Le salarié verra plus clairement ce qu’il perçoit en net, mais le niveau du Smic reste déterminé par décret.

Et la CSG/CRDS dans tout ça ?

La CSG et la CRDS figurent toujours sur la fiche de paie, mais dans un format regroupé. L’objectif : éviter de multiplier les lignes pour chaque taux ou affectation. Elles seront intégrées dans un bloc “Cotisations sociales”, plus lisible — mais sans supprimer l’info.

Quel impact sur la CAF ou les aides sociales ?

Le montant net social, mis en avant sur le bulletin, est désormais utilisé par la CAF pour calculer les droits à la prime d’activité ou au RSA. C’est une des raisons majeures de la réforme : fournir une base unique de référence aux administrations et éviter les erreurs déclaratives.

Quid de la convention collective (CCN) ou du CSE ?

Ces éléments restent présents sur la fiche de paie, même en version simplifiée. La mention de la convention collective applicable est obligatoire. Concernant le CSE, ses cotisations éventuelles seront intégrées dans le bloc “autres contributions”, mais pas supprimées.

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  1. 17 avril 2025
    Créé par
    Claire Lambert
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