Nous allons voir dans ce guide complet comment faire du SEO de manière plus « intelligente » et comment cibler les mots-clés de son site web en se basant sur les intentions des utilisateurs.
L’approche basée sur l’intention utilisateur est en train de révolutionner le SEO. Nous allons voir en quoi ça consiste concrètement avant de vous expliquer comment procéder pas à pas pour mettre en place une stratégie de référencement naturel en béton.
Qu’est-ce que l’intention utilisateur et en quoi cela révolutionne le SEO ?
L’intention utilisateur (« user intent » en anglais) est une approche SEO qui s’intéresse aux intentions qu’expriment les internautes lorsqu’ils font une recherche dans Google. Comprendre les mots-clés qu’utilisent les internautes que vous ciblez est une chose importante. C’est la base du SEO. Mais comprendre les intentions est encore plus fondamental, au sens littéral. Les mots-clés tapés sont déterminés par les intentions.
La manière dont on utilise les moteurs de recherche a évolué au cours de ces dernières années. Les algorithmes des moteurs de recherche se sont adaptés à cette évolution pour proposer aux utilisateurs des résultats toujours plus pertinents.
En quoi consistait le SEO à la papa ?
Dans le passé, les moteurs de recherche retournaient des résultats en se basant sur une formule simpliste : les algorithmes utilisaient des facteurs basiques comme la densité de mots-clés correspondant à la requête et à des facteurs plus abstraits comme le PageRank. Certains professionnels du SEO jouaient sur cela en faisant du bourrage de mots-clés ou bien en utilisant des techniques de textes cachés ou en encore en réalisant des achats de liens. C’était l’ère du black hat SEO. Il y a plusieurs années, nous avons rédigé un article répertoriant les pratiques SEO dangereuses et à éviter. Si cela vous intéresse…
Mais l’intérêt de Google consiste à améliorer toujours plus la pertinence des pages présentées dans les pages de résultats. C’est sa proposition de valeur. Du coup, les algorithmes ont évolué. Aujourd’hui, le SEO consiste à produire des contenus répondant vraiment aux attentes et aux besoins des utilisateurs. On n’écrit plus pour des robots ou pour des algorithmes. On ne cherche plus à bourrer ses contenus de mots-clés. L’algorithme de Google utilise maintenant des facteurs user-centric, comme le taux de rebond, le temps passé sur la page, les partages, etc.
Une stratégie SEO efficace est une stratégie qui se focalise sur l’utilisateur et qui cherche à produire des contenus de qualité. C’est dans ce contexte que l’on bascule progressivement d’une philosophie SEO centrée sur les mots-clés à une approche basée sur les besoins des utilisateurs.
Pourquoi vous devez abandonner (ou au moins faire évoluer) les techniques SEO classiques
Jusqu’à maintenant, les webmasters qui s’occupaient de SEO étaient obsédés par les mots-clés. Il n’y a qu’à voir le nombre d’outils dédiés à la recherche de mots-clés pour s’en rendre compte. Pour en avoir un aperçu, nous vous invitons à découvrir 20 outils pour trouver des mots clés à fort potentiel dans votre domaine. La technique consistait à identifier quelques mots-clés ou expressions clés principaux avant d’utiliser des outils permettant de trouver d’autres mots-clés basés sur ces mots-clés de base. Au final, on se retrouvait avec une liste énorme de mots-clés qu’il suffisait de charger dans un outil comme Google Keyword Planner pour classer les mots-clés en fonction de leur volume de recherche et de leur niveau de concurrence.
Le problème du « volume de recherche » et de la « concurrence »
Le volume de recherche, c’est le nombre de fois qu’un mot-clé est recherché sur une période donnée (le mois en général) et sur un moteur de recherche donné. Par le passé, le volume de recherche était la métrique reine, celle qui permettait de détecter les « bons » mots-clés. Cela semblait logique. Il est désormais beaucoup plus difficile de savoir avec exactitude le volume de recherche d’un mot-clé. Les stratégies SEO basées sur cet indicateur ont donc fait leur temps.
Même en dehors du fait qu’il est impossible de connaître le volume de recherche d’un mot-clé, optimiser les contenus de son site web en ne se basant que sur cet indicateur est une approche très limitée du SEO.
We relied on search volume for forecasting and reporting. This was despite its inaccuracies, it being averaged over a 12 month period, and Google removing the ability to see exact search volumes. Focusing on search volume is not the best way to select the best keywords for your SEO campaign.
Even beyond the fact that search volume wildly inaccurate, optimising content for search volume alone is a severely limited approach to SEO.
Les données d’AdWords Keyword Planner sont à prendre avec recul
Prenons un domaine de niche : le fitness. On va supposer que vous êtes gérant d’un club de gym et que vous êtes à la recherche des meilleurs mots-clés à cibler pour que votre cible vous trouve sur Google. Nous allons utiliser l’outil Keyword Planner de la plateforme AdWords.
Cet outil permet de rechercher de nouveaux mots-clés. Vous pouvez rechercher des idées en donnant l’URL de votre site web ou d’une page particulière de votre site.
En théorie, « gym » paraît être le meilleur mot-clé à cibler.
Si « gym » a le meilleur volume de recherche, essayer de se positionner en première place sur cette requête n’est pas forcément l’option la plus intéressante. Le haut de la page de résultats est occupée par le blog Google Shopping. Il serait plus intéressant de chercher à améliorer son référencement local plutôt que de travailler le mot-clé « gym » avec les techniques SEO classiques.
Découvrez tous nos conseils pour booster votre référencement local.
Cibler le mot-clé « gym » n’est donc absolument pas stratégique, même si c’est une requête à très fort volume de recherche.
Prenez en compte les caractéristiques des requêtes (toutes les requêtes ne se ressemblent pas)
Une vieille étude de 2007 s’est intéressé de près aux intentions utilisateurs. L’étude a analysé 1 million de requêtes faites par plusieurs milliers d’internautes pour en arriver à la conclusion que près de 80% des recherches étaient de type « informationnel », les recherches « navigationnelles » et « transactionnelles » se partageant à égalité le reste des requêtes. Les recherches informationnelles sont celles qui contiennent des mots du type « comment », « qu’est-ce », « pourquoi », etc. Cette étude a montré que les utilisateurs qui tapaient « liste », « top » et « meilleur » consultaient en moyenne plusieurs pages de résultats.
Ce qu’il y a d’intéressant à noter, c’est que lorsque vous commencez à penser aux caractéristiques des requêtes (nous y reviendrons dans un instant) et à la psychologie qui anime les utilisateurs dans leur acte de recherche, vous commencez à comprendre quel type de contenu peut correspondre à l’intention utilisateur.
La plupart des entreprises qui se respectent veulent être les meilleures dans ce qu’elles font. Toutefois, vouloir être référencé sur une requête du type « meilleur + produit / service / entreprise » est quelque chose de très complexe. Optimiser les pages de votre site ne sera probablement pas suffisant pour truster la première place dans Google.
Les gens qui cherchent les « meilleurs » ceci ou cela dans Google ont tendance à visiter plusieurs pages. Cela suggère qu’il s’agit de personnes qui veulent consulter plusieurs sources fiables pour se faire leur avis avant d’acheter ou de prendre leur décision. Si vous êtes une entreprise, il y a peu de chances que votre site se positionne sur les requêtes avec « meilleurs » (sauf si la concurrence est très faible) parce que les internautes qui font ce type de recherche « informationnelle » veulent avoir des avis objectifs provenant de sources tierces neutres. Qui croit l’entreprise prétendant vendre les meilleurs produits ou délivrer les meilleurs services ?
C’est pour cette raison que lorsque vous tapez une requête sous la forme « meilleur + produit/service/entreprise », vous tombez rarement sur des entreprises commercialisant le service ou le produit en question. Prenons l’exemple de la requête « meilleure agence marketing digital » :
Aucune agence en vue dans les tous premiers résultats…Pour être visible sur ce type de requêtes, la meilleure stratégie est d’obtenir de bonnes critiques ou de rejoindre les listes produites par les sites tiers.
Ceci est d’ailleurs valable également pour les requêtes B2C :
Le mieux que vous avez à faire pour figurer dans les premiers résultats est de chercher, par exemple, à devenir affilié avec les sites de comparatifs et de reviews. Si vous êtes un restaurant japonais et que vous souhaitez vous positionner sur la première page de Google pour la requête « meilleur restaurant japonais nantes », mieux vaut travailler votre référencement sur Tripadvisor que vous acharner à gagner des places dans Google, clairement.
Tous ces exemples montrent que le SEO n’est pas juste l’art et la manière de positionner son site dans les meilleurs résultats de Google. C’est aussi et surtout l’art et la manière de rencontrer l’intention des utilisateurs correspondant à votre cible.
Revenons à présent sur les trois grandes catégories de recherches.
Les 3 principaux types d’intention utilisateur
Pour adopter une approche SEO basée sur l’intention utilisateur, vous devez enquêter sur ce que les consommateurs de votre niche recherchent quand ils utilisent Google. Il existe essentiellement trois types d’intentions possibles :
- Les recherches transactionnelles : un utilisateur utilise un moteur de recherche pour s’informer en vue d’acheter un produit ou un service.
- Les recherches informationnelles : un utilisateur utilise Google pour s’informer sans intention d’achat.
- Les recherches navigationnelles : un utilisateur cherche à s’informer sur un site en particulier, sur une entreprise précise, sur un produit ou un service dont il a déjà entendu parlé.
Ces distinctions importantes sont explicitement prises en compte par Google, comme le montre cette taxonomie proposée par le premier moteur de recherche au monde :
L’intention informationnelle
Comme le montre l’étude citée tout à l’heure, près de 80% des recherches sur internet sont de type informationnel. Une étude plus récente, que l’on doit à Sparktoro, montre l’évolution des recherches zéro-clics :
Une recherche zéro-clic, c’est lorsque l’internaute trouve l’information sans avoir besoin de cliquer pour se rendre sur une page. Nous allons voir dans un instant à quoi ça ressemble.
On voit, avec le graphique ci-dessus, que les recherches zéro-clic prennent une place de plus en plus importante au fil du temps, que ce soit sur mobile ou sur desktop. 62% des recherches sur mobile sont des « zéro-clic », contre 34% des recherches desktop. Cette évolution montre que Google réussit de mieux en mieux à fournir l’information à l’internaute directement sur la page de résultats, sans qu’il n’ait besoin de cliquer sur une page.
Par exemple, tapons : « quelle est la capitale du maroc » :
L’internaute n’a pas besoin de cliquer sur un lien pour obtenir sa réponse. Comme le montre le bloc « recherches associées », Google réussit maintenant à comprendre les relations entre les requêtes et à prédire en un sens les recherches à venir des internautes. Les internautes qui cherchent à connaître la capitale du Maroc recherchent souvent, ensuite, à s’informer sur le Maroc et les autres grandes villes du pays. Google, grâce son algorithme, réussit à anticiper les recherches futures des internautes à partir de leur recherche présente.
Vous devez vous adapter à cette capacité prédictive de Google et la prendre en compte dans votre travail d’identification des intentions utilisateurs et dans votre cartographie du parcours utilisateurs. Un grand exemple de ceci, c’est lorsqu’une personne cherche à s’informer à propos d’un sujet ou d’un produit mais sans être nécessairement dans l’optique d’acheter.
Le premier résultat est la réponse donnée par le dictionnaire de Google. Depuis 2012, Google utilise ces « SERP features » dans ses pages de résultats. Comprendre le fonctionnement et la logique de ces « SERP features » est un excellent moyen de faire un pas en avant dans la compréhension des intentions utilisateurs.
Les recherches informationnelles sont souvent le fait d’utilisateurs recherchant une réponse rapide à leur question. Ce sont par exemple des personnes qui recherchent un numéro de téléphone, une adresse, un itinéraire, ou même une actualité : des résultats sportifs par exemple. Les recherches informationnelles contiennent très souvent les termes suivants :
- Pourquoi
- Qu’est-ce que
- Quoi
- Qui
- Où
- Quand
- Comment
- Pourquoi
Découvrez pourquoi et comment travailler les mots clés de longue traine.
Ces requêtes constituent une source intéressante de trafic SEO et une opportunité pour :
- Eduquer les consommateurs qui recherchent des produits / services que vous proposez.
- Obtenir des backlinks. Les contenus informatifs, pédagogiques, éducationnels sont facilement partagés (contrairement aux contenus « commerciaux »).
- Augmenter la notoriété de votre marque, vous positionner comme expert sur votre marché.
Si vous avez un site ecommerce et que vous ne ciblez que des mots-clés avec « acheter » dedans, vous passez à côté d’un grand volume de recherches. En clair, vous passez à côté de tous les individus qui sont des clients potentiels mais qui ne sont pas dans une optique d’achat immédiate.
Regardez les résultats mis en avant sur la requête « irish gin » :
O’Briens Wine est une activité e-commerce. La marque a produit un guide d’Irlande pour les amoureux du gin. Ce guide permet d’attirer sur le site des internautes qui n’ont pas dans une intention d’achat mais que le gin intéresse. A noter que la page de ce guide se positionne en très bonne place sur la requête « best Irelan gin » et même sur la requete… »gin ». C’est une vraie réussite SEO ! O’Briens Wine se positionne également très bien sur la requête « commerciale » « buy gin online » avec leur page catégorie.
Cet exemple montre bien que le SEO en e-commerce ne se résume pas à améliorer le référencement des pages produits et des pages catégories. Cette manière de penser tend à oublier, encore une fois, que plus de 80% des recherches dans Google sont des recherches informationnelles. Passer à côté de ces recherches, c’est non seulement passer à côté d’une grosse source de trafic, mais c’est aussi négliger à tord les utilisateurs qui se situent dans les premières étapes des parcours clients.
L’intention navigationnelle
L’intention navigationnelle, c’est lorsque l’internaute recherche quelque chose de très précis. Par exemple : le prix des abonnements à Sendinblue. Ces requêtes ont pour particularités de contenir des noms de marque ou des noms de produits/services déjà connus.
En général, et presque par définition, les requêtes de type navigationnel ne sont pas influencées par le SEO…mais elles peuvent l’être malgré tout. Par exemple, supposons que vous cherchez à vous reconvertir dans les métiers de la restauration. Vous avez peut-être toujours voulu être un chef cuisinier. La première requête qui vous vient à l’esprit est donc : « comment devenir un chef cuisinier ? ». Vous ne savez peut-être pas que, pour devenir chef, il faut faire une école ou entreprendre un apprentissage.
Le site « Le Cordon bleu » a fait un travail intéressant en produisant un guide sur « Comment devenir un chef« . Ce guide cible les internautes qui ont une intention navigationnelle :
Ce guide répond à toutes les questions que peuvent se poser les internautes. A la fin du guide, des CTA sont placés pour influencer les requêtes navigationnelles futures :
L’intention transactionnelle
Il y a une intention transactionnelle lorsque l’utilisateur recherche des informations en vue d’acheter un produit ou un service. L’internaute cherche à obtenir des informations à même de l’aider à prendre la meilleure décision d’achat. Même si l’internaute n’achète pas tout de suite, cette collecte d’information peut mener à une conversion future.
Les requêtes qui témoignent d’une intention transactionnelle contiennent des mots-clés comme : avis, critique, comparatif, meilleurs, top, … vs …, etc.
L’intention transactionnelle doit être distinguée de l’intention « commerciale ». Il y a une intention commerciale lorsque l’internaute utilise les moteurs de recherche pour acheter un produit ou un service, sans chercher à s’informer. Les requêtes exprimant une intention commerciale contiennent des mots comme : acheter, gratuit, pas cher, discount, promotions, vendre, [Nom d’un produit].
Mieux vous comprendrez les intentions de vos utilisateurs, mieux vous pourrez leur proposer des contenus répondant à leurs attentes.
Découvrez comment focaliser la création de contenu sur l’engagement permet d’améliorer ses positions SEO.
Comment analyser les pages de résultats et prédire l’intention utilisateur ?
En SEO, l’une des erreurs de base consiste à vouloir commencer par utiliser des outils plutôt que d’analyser les pages de résultats de recherche (SERP) pour trouver des mots-clés cibles et pour construire une stratégie.
Personne n’aime perdre des positions dans les résultats de recherche. Quand ça arrive, on a tendance à en retirer l’une ou plusieurs de ces conclusions :
- Il y a un problème de nature technique sur la page. Il faut réaliser un audit et réparer le problème au plus vite.
- Il faut peaufiner les meta-données et la structure de la page.
- Il faut faire comprendre à Google que cette page est très pertinente pour ce mot-clé en améliorant le maillage interne.
Mais la bonne conclusion à tirer n’est aucune de celles mentionnées ci-dessus. Aucune de ces conclusions n’a de rapport à l’intention utilisateur. Prenons un exemple pour illustrer. Tapons « Cliffs of Moher » dans Google. Il s’agit d’une destination touristique irlandaise.
Le premier résultat renvoie à un guide sur l’Irlande, le deuxième donne des informations générales sur la destination (Wikipédia), le troisième résultat est occupé par le bloc « People also ask ». Tripadivor n’arrive qu’en 4ème position, alors qu’il s’agit d’un site ayant une énorme autorité. Pourquoi ? Parce que les personnes qui tapent « cliffs of moher » dans Google sont à la recherche d’informations. C’est une requête qui exprime une intention informationnelle.
Découvrez qu’est ce que l’autorité d’un domaine en SEO, et pourquoi c’est important.
On remarque d’ailleurs qu’un « petit » site arrive en 5ème position. il s’agit du blog « Irelandstolemyheart.com ». Quand on analyse la performance SEO de la page, on s’aperçoit que la page a une autorité très faible et seulement 2 backlinks.
Il est amusant de comparer avec la page de Lonely Planet consacrée aux falaises de Moher :
Cette page n’a pas moins de 160 backlinks, 45 domaines référents et une autorité de domaine incroyable. Si on approfondit l’analyse, on s’aperçoit que la page a 23 domaines référents do-follow pointant avec l’ancre exacte « cliffs of moher ».
Et pourtant elle se situe tout en bas de la première page de résultats de Google…Si vous vous imaginez que cette page n’a pas encore assez de backlinks et qu’il faut chercher à en augmenter le nombre pour monter dans les résultats de Google, vous êtes toujours dans l’état d’esprit SEO du début des années 2010…La page du Lonely Planet consacrée aux falaises de Moher contient en réalité peu d’informations sur la destination. Son intention est clairement commerciale. Or, les utilisateurs qui tapent « cliffs of moher » dans Google n’ont a priori pas d’intention d’achat. Ils n’en sont pas encore là. Ils veulent juste s’informer sur la destination. C’est ce mismatch entre l’intention utilisateur et le contenu de la page qui explique la position relativement médiocre de la page dans Google.
C’est un très bon exemple des limites du SEO classique.
Comment réussir une recherche de mots-clés basée sur l’intention utilisateur ?
La recherche de mots-clés, quand elle est réalisée correctement, peut fournir des renseignements très intéressants sur les problèmes, les besoins, les désirs et les intentions de vos clients potentiels. La méthode que nous allons vous présenter consiste à bien catégoriser chaque groupe de mots-clés en fonction des intentions qu’ils expriment. A tout seigneur tout honneur, précisons que cette méthode a été proposée par un expert SEO : Sorcha Mullis.
#1 L’idéation
Vous devez commencer par noter toutes les idées de mots-clés qui vous viennent dans un SpreadSheet ou un Excel, en essayant de regrouper ces idées non seulement par produit/service, mais aussi par préfixes, postfixes, mots descriptifs, actions, marques, etc.
Certaines entreprises ne proposent qu’un seul produit ou service. Mais cela n’empêche pas de grouper les mots-clés en utilisant les catégories utilisées ci-dessus :
Tout au long de ce processus d’idéation, ayez à l’esprit ce que nous avons vu sur l’intention utilisateur. Pour chaque mot-clé, réfléchissez aux intentions qu’il exprime et utilisez cette notion d’intention pour grouper vos mots-clés. Même si la finalité peut être identique :
- Un utilisateur qui tape « payroll automation process » (automatisation de la paie) dans Google a de fortes chances d’être dans une phase de recherche. Il essaie de comprendre les bouts et aboutissants de son problème et cherche à s’informer sur le sujet, sur les solutions existantes.
- Un utilisateur qui tape « payroll automation software » (logiciel d’automatisation de la paie) a déjà identifié son problème : s’il veut automatiser la paie, il a besoin d’un logiciel. Il en est à l’étape d’après dans le parcours d’achat : il cherche à comparer les logiciels du marché.
Ces deux requêtes expriment des intentions utilisateurs différentes. D’où l’intérêt de grouper « automation process » et « software » dans des groupes différents.
#2 Les mots-clés actuels
Vous allez être amené à faire une première pause dans votre processus d’idéation pour rechercher les mots-clés sur lesquels votre site web est déjà visible actuellement, en utilisant des outils comme Google Search Console, SEMRush, Ahrefs, Moz.
Découvrez notre guide complet de Google Search Console.
#3 Les mots-clés que vous ne ciblez pas encore
Ne vous arrêtez pas aux mots-clés utilisés sur votre site. L’idée, c’est aussi de découvrir des mots-clés sur lesquels votre site web ne se positionne pas encore mais devrait le faire. Par exemple, si vous êtes un site anglais et que vous utilisez le mot-clé « appointment booking software » pour décrire votre produit, vous auriez surement intérêt à travailler le mot-clé « scheduling software », plus utilisé par les utilisateurs US. Si vous n’utilisez pas le mot-clé « scheduling », vous passez sans doute à côté d’un volume de trafic important. Se concentrer uniquement sur ses mots-clés existants ne permet pas d’identifier ces oublis.
Vous pouvez aussi utiliser l’outil « keyword gap » dans SEMRush pour faire une analyse concurrentielle, en choisissant bien « All Keywords » en haut à droite de l’écran.
Vous pouvez aussi utiliser l’outil Content Gap Analysis de Ahrefs, qui est probablement le meilleur outil pour analyser ses concurrents.
Découvrez comment mener une analyse concurrentielle – Méthodologie et outils.
Vous avez aussi l’outil « Rechercher de nouveaux mots-clés » de Keyword Planner :
Vous pouvez enfin utiliser Google Images pour trouver des sous-catégories de mots-clés.
#4 Trouver des combinaisons de vos mots-clés
Une fois que vous satisfait et que vous pensez avoir trouvé tous les mots-clés pertinents pour votre produit ou service, vous pouvez utiliser un outil pour combiner vos mots-clés et ainsi en découvrir de nouveaux :
- Si votre site est anglophone, vous pouvez utiliser Mergewords.
- Si votre site est francophone, nous vous invitons à découvrir l’outil proposé par WebRankInfo.
#5 Obtenir le volume de recherche
Chargez votre liste de mots-clés dans Keyword Planner pour connaître les volumes de recherche, les niveaux de concurrence et le CPC.
#6 Filtrer vos listes
A ce stade du processus, vous avez probablement plusieurs tableaux dans votre document avec des milliers de mots-clés regroupés dans des thèmes. Vous devez faire du tri et sélectionner les meilleurs mots-clés dans chaque thème. Il est encore trop tôt, à ce stade, pour attribuer une intention utilisateur à chacun des mots-clés identifiés. Ce sera un travail titanesque. Mais en revanche, cela n’empêche pas de garder à l’esprit cette idée d’intention utilisateur lorsque vous faites le choix des meilleurs mots-clés. Pour la sélection des meilleurs mots-clés, comparez aussi les volumes de recherche avec la probabilité de conversion. C’est le deuxième critère de sélection.
#7 Choisir…avec l’intention
Vous avez sélectionné les mots-clés principaux. Vous pouvez maintenant les évaluer et les prioriser en indiquant pour chacun l’intention utilisateur qu’il exprime. Dans l’exemple ci-dessous, le mot-clé « freestanding dishwashers » (lave-vaisselle autonome) a certes un volume de recherche largement inférieur à « dishwashers », mais les utilisateurs qui tapent « dishwashers » sont probablement au tout début de leur parcours d’achat (dans la phase informationnelle). A l’inverse, ceux qui recherchent « freestanding dishwashers » ont déjà passé cette étape. Ils en sont à l’étape de comparaison des solutions / fournisseurs existants. Et ceux cherchant « Bosh dishwater » ont déjà comparé les modèles, ils savent la marque qu’ils veulent et sont probablement à la recherche de quelqu’un auprès de qui en acheter un
Ce guide touche à sa fin, nous espérons vous avoir convaincu de l’intérêt de prendre en compte cette intention utilisateur dans votre stratégie SEO et votre travail de ciblage des mots-clés. L’intention utilisateur ne remplace pas les mots-clés, elle permet en revanche d’ajouter une couche d’intelligence dans votre manière de les choisir, de les regrouper et de les travailler.
Alex a écrit
le :
Très bon article qui nous donne de nouvelles pistes pour déterminer de manière pertinente les mots clés.
Jamschid a écrit
le :
Très bon article, complet et des exemples parlants.
Morad AISSAOUI a écrit
le :
Un article plus que complet. Les moeurs évoluent, le SEO également, d’ou l’interet de faire de la Veille une priorité.