Qui n’a jamais rêvé de travailler de manière indépendante, sans patron, de fixer soi-même ses horaires, son lieu de travail, ses missions ? Le statut de freelance séduit de plus en plus en France et devient une alternative de plus en plus crédible au salariat.
Début 2022, la France comptait 4.1 millions de travailleurs indépendants selon les données de l’Urssaf. De l’autre côté de l’Atlantique, près de 40% des travailleurs US sont freelances, signe d’une véritable révolution dans l’organisation globale du travail.
Mais comment devenir freelance ? Quelles sont les démarches pour devenir freelance ? Comment organiser la transition entre son activité salariée et son activité de freelance ? Quel statut juridique choisir ? Comment trouver des clients ? Comment gérer son temps ?
Nous vous proposons dans cet article un panorama des grandes questions classiques associées au freelancing. On vous détaille aussi, dans la deuxième partie, les étapes à suivre pour mûrir votre projet et démarrer votre activité de freelance sur de bonnes bases. Bonne lecture !
Les questions classiques quand on envisage de se lancer en freelance
1. Qu’est ce qu’un freelance ?
Un freelance est un professionnel qui exerce son activité de manière autonome, sans être lié par un contrat de travail à long terme avec un employeur spécifique. Ce statut permet au freelance de travailler pour plusieurs clients simultanément, concluant des contrats de prestation de services.
En tant que son propre patron, le freelance gère son activité de manière indépendante, fixe ses tarifs, choisit ses missions et détermine ses horaires de travail. Le freelance peut exercer dans divers domaines tels que le graphisme, la programmation, le marketing, la rédaction, etc.
Les caractéristiques clés du statut de freelance incluent la flexibilité, l’autonomie, et la possibilité de travailler à distance. Les freelances sont responsables de leur comptabilité, de la gestion de leurs clients, et de la facturation de leurs services.
2. Pour 1000€ facturé, combien dans ma poche ?
C’est une des questions qui revient très très souvent de la part de celles et ceux qui souhaitent franchir le pas et devenir freelance. De la réponse à cette question dépend beaucoup de choses, et notamment la manière dont vous allez devoir fixer vos tarifs.
Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsque vous facturez 1 000 € TTC, vous ne gagnez pas 1 000 €. Cela correspond à un chiffre d’affaires TTC, et pas à un salaire. Seule une partie de ces mille euros va dans votre poche.
Où va le reste ? La partie qui correspond à la TVA va à l’Etat, une autre partie correspond aux différentes charges auxquelles sont soumis les freelances, comme n’importe quelle entreprise. Notamment les charges sociales.
Si vous travailler en freelance ou envisagez de le devenir, vous découvrirez que pas mal d’entreprises jouent sur cette ambiguïté salaire / chiffre d’affaires. Surtout lorsqu’elles ont affaire à des néophytes, pour sous-payer les prestations. Ne vous faites pas piéger !
Entrons davantage dans les détails. D’abord, vous devez toujours raisonner en chiffre d’affaires HT, hors taxe, c’est-à-dire hors TVA.
Si vous facturez 1 200 euros TTC, vous devez retirer les 20% de la TVA pour obtenir le chiffre d’affaires HT, en l’occurrence 1 000 euros HT. Si vous facturez au cours du mois 5 000 euros HT (6 000 euros TTC), vous devez soustraire de ces 5 000 euros toutes les charges de votre entreprise. Justement quelles sont ces charges ? Il y en a de trois types essentiellement :
- Vous avez d’abord les charges sociales (cotisations retraite, maladie, formation professionnelle…), qui correspondent en gros entre 15% et 35% de votre chiffre d’affaires suivant le régime juridique de votre entreprise.
- Vous avez ensuite tous les frais professionnels de votre entreprise, c’est-à-dire l’argent que vous dépensez ou investissez dans votre entreprise pour la faire fonctionner et la développer : achats de fournitures, de matériels, de licences de logiciels, de meubles, location du local professionnel, électricité, téléphone, etc. On part ici du principe que vous vendez des prestations de services. Si vous êtes artisan ou commerçant, vous devez en plus ajouter tous les achats de matières premières et/ou de marchandises. Pour un freelance prestataire de service, il faut compter entre 10% et 30% de frais professionnels.
- Viennent enfin tous les impôts et taxes diverses : impôts sur le revenu ou impôt sur les sociétés suivant votre régime juridique, mais aussi d’autres taxes de l’Etat ou des collectivités territoriales (cotisation foncière des entreprises, CVAE, etc.).
Vous obtenez votre bénéfice net en soustrayant à votre chiffre d’affaires HT toutes les charges dont vous devez vous acquitter : charges sociales, charges fiscales + les frais professionnels.
Sur 1000 euros HT de CA, vous gagnez en réalité autour de 500 euros. Même si là encore, tout dépend de votre statut juridique (auto-entrepreneur, EURL, SASU…) et du montant de vos frais professionnels (qui dépend lui-même de votre type d’activité).
Si vous voulez vraiment savoir à quel salaire correspond un chiffre d’affaires HT, vous devez aussi prendre en compte le fait qu’en tant que freelance vous n’avez ni RTT, ni congés payés, ni droit au chômage, ni prime de précarité, etc.
Au final, si l’on prend en compte tous ces paramètres, un chiffre d’affaires de 1 000 euros HT correspond en gros à un salaire de 200 – 250 euros. C’est très important de garder cette réalité en tête lorsque vous définissez le tarif de vos prestations. Nous reviendrons sur ce point dans un instant.
Vous pouvez calculer le montant de vos charges sociales en fonction de votre CA et de votre régime juridique en utilisant cet outil.
3. Quel statut juridique pour un freelance ?
Devenir freelance, C’est faire le choix de devenir travailleur indépendant. C’est-à-dire que vous n’avez plus de patron, vous travaillez pour votre propre compte. Pour exercer une activité de freelance, vous devez créer votre propre entreprise. Le nom et l’identifiant (SIRET) de votre entreprise devra apparaître sur toutes vos factures.
Pour créer votre entreprise ou micro entreprise, vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques. Pour choisir le statut qui vous correspond, vous devez étudier attentivement les caractéristiques, les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts.
Les articles sur le thème « Quel statut juridique choisir pour mon entreprise ? » ou « SASA, EURL, EI : quel statut choisir ? pullulent sur internet.
N’hésitez pas à les consulter et à faire éventuellement appel aux conseils d’un professionnel pour vous aiguiller dans votre choix. Vous ne devez pas négliger cette étape : le choix du statut juridique a des conséquences importantes sur la gestion de votre entreprise et sur le montant des charges et impôts à payer.
Si vous souhaitez vous lancer dans le freelancing, vous avez essentiellement 5 possibilités en termes de statuts : le auto-entrepreneur, portage salarial, EIRL, EURL et SASU :
Statut d’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur)
Des démarches de création très simples, un niveau de charges sociales très intéressants (autour de 20%, et même moins les premières années d’activité (ACCRE)), une comptabilité simplifiée (pas de bilan, pas de compte de résultat, pas de TVA à gérer), des exonérations fiscales importantes (abattement forfaitaire de 34% à 71% du chiffre d’affaires selon l’activité + exonération de TVA). Les charges sociales sont calculées en fonction de votre chiffre d’affaires encaissé. Ce qui signifie que « pas de CA = pas de charges sociales ».
La grosse limite du régime d’une micro entreprise, c’est qu’il y a un plafond de chiffre d’affaires à ne pas dépasser (33 200 euros par an si vous vendez des prestations de services). Une micro entreprise peut convenir au début, mais vous devrez passer à un autre statut lorsque votre activité de se développe.
Société de portage salarial
Vous êtes salarié d’une société (société de portage salariale), qui gère les encaissements de vos honoraires, vos formalités administratives et votre comptabilité et vous verse un salaire en fonction des honoraires que vous avez facturé dans le mois.
En fait, vous bénéficiez des avantages du statut de salarié (régime général de la sécurité sociale, droit au chômage….) tout en gardant votre autonomie : prospection, gestion de la clientèle, choix des missions, définition des honoraires, etc.
L’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée)
Ce statut a plusieurs avantages. Premièrement, contrairement au portage salarial, vous êtes le seul maître à bord. Vous gérez tout de A à Z. Mais, à la différence d’une auto-entreprise vous n’êtes pas limité en termes de chiffre d’affaires.
Il s’agit d’un statut à « responsabilité limitée », c’est-à-dire que vous pouvez protéger votre patrimoine personnel des risques d’exploitation (dettes, faillite…). Vous avez aussi la possibilité, contrairement au statut d’auto-entrepreneur, d’opter pour l’impôt sur les sociétés plutôt que pour l’impôt sur le revenu. Le choix de l’IS vous permet de ne payer des cotisations sociales que sur les bénéfices de votre rémunération réelle.
Les inconvénients de ce statut ? Les formalités liées à la création de l’EIRL sont assez complexes. Par exemple, si vous souhaitez protéger un bien immobilier, vous devez obligatoirement recourir à un notaire.
Les formalités comptables sont également assez lourdes. Enfin, l’EIRL n’est pas une « société », mais une « entreprise individuelle ». Vous ne pouvez donc pas vous associer. Ce qui peut potentiellement limiter le développement de votre activité (même si dans le cas du freelancing cet inconvénient est à relativiser).
L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée)
L’EURL, c’est une SARL unipersonnelle, c’est-à-dire avec un seul associé – vous. L’EURL permet de limier votre responsabilité au montant de vos apports au capital de la société (responsabilité limitée).
Vous pouvez créer votre EURL en apportant un capital social d’un euro. Vous prélevez vos revenus sur les bénéfices générés par votre société. Comme dans le cas de l’EIRL, vous pouvez opter pour l’IS afin de réduire le montant de vos charges sociales. Autre avantage : vous pouvez facilement vous associer et transformer votre EURL en SARL.
L’inconvénient majeur de l’EURL réside dans l’importance des formalités comptables et administratives. Par ailleurs, vous êtes « travailleur non salarié » (TNS) et donc dépendant du RSI.
La SASU (société à actions simplifiée unipersonnelle)
La SASU, c’est une SAS unipersonnelle. Ce statut juridique est de plus en plus en vogue et plébiscité par les freelances, en raison de la grande liberté qui existe au niveau de la conception des statuts.
En choisissant le statut SASU, vous êtes assimilé-salarié et bénéficiez par conséquent du régime général de la sécurité sociale (sauf pour le chômage). En contrepartie, le niveau de charges est plus élevé que celui de l’EURL. Dernier avantage : vous ne payez pas de charges sociales sur les dividendes (d’où l’intérêt de bien arbitrer la répartition dividendes / salaires au niveau de votre rémunération).
> Découvrez notre guide complet pour choisir son statut juridique en ecommerce.
Un statut moins connu : entrepreneur salarié en coopérative
En plus de ces 5 statuts « classiques », on peut également citer le statut d’entrepreneur salarié en coopérative. C’est assez proche du portage salarial, sauf qu’on respecte les principes de l’ESS. Les Coopératives d’Activités et d’Emploi, ou CAE, permettent aux entrepreneurs de bénéficier du statut de salarié, dans le cadre d’une coopérative qui respecte les principes de mutualisation des ressources et d’égalité des droits de vote (un homme = une voix).
Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte dans le choix du statut juridique : limite de chiffre d’affaires ou pas, IS ou IRPP, assimilé-salarié (régime général) ou travailleur non salarié (TNS), lourdeur des formalités administratives et comptables, liberté ou non dans la rédaction des statuts, responsabilité limitée ou non, TVA, etc.
Prenez bien le temps de comparer chacun des statuts. Dans l’absolu, il n’y a pas vraiment de statuts « meilleurs » que d’autres. Tout dépend de votre activité et de vos objectifs.
Il existe aujourd’hui plusieurs outils pour freelance permettant d’automatiser une partie du juridique et de la comptabilité. Si le sujet vous intéresse, découvrez notre article « LegalTech – Zoom sur 5 outils d’automatisation juridique / comptable« .
4. Comment trouver des clients en dehors de son réseau personnel ?
Pour que votre activité de freelance « marche », vous devez trouver des clients. Une partie non négligeable du travail d’un freelance consiste à faire de la prospection pour trouver de nouvelles missions freelance.
Pour commencer, vous pouvez prospecter dans votre réseau personnel : amis, famille, anciens collègues, entreprises dans lesquelles vous étiez salarié par le passé, connaissances…
Pour élargir le champ de votre recherche, vous devez mobiliser le réseau de votre réseau en demander à votre réseau des mises en relation. Cette technique est très efficace en règle générale, même si elle dépend beaucoup de la qualité de votre réseau personnel.
Je vous invite aussi à utiliser des plateformes d’appels d’offres (Codeurs) ou des annuaires de freelances comme Hopwork ou 404works. Les plateformes d’appels d’offres, comme leur nom l’indique, permettent à des entreprises de publier des offres de missions (développement d’une application, rédaction de contenus, création d’un site internet…).
Si une offre vous intéresse, vous envoyez un message et une proposition à l’entreprise qui l’a publiée. Celle-ci fait ensuite son choix parmi les différents freelances qui ont proposé leurs services. Le fonctionnement d’un annuaire de freelances (Hopwork…) est différent. C’est l’inverse : ce n’est pas vous qui allez vers l’entreprise (potentiel client), c’est l’entreprise qui recherche un freelance qui vient vers vous et vous propose une collaboration. Cela suppose de vous créer un profil freelance complet, détaillé et vendeur sur la plateforme.
Ces plateformes fonctionnent plutôt bien, mais ne sont pas sans quelques inconvénients. Il faut être conscient que la plupart des entreprises qui les utilisent sont des TPE qui cherchent avant tout un prestataire pas cher, souvent au détriment de la qualité. Il n’est pas toujours évident de valoriser vos compétences sur ce type de plateformes.
Autre possibilité pour trouver des clients : faire du content marketing / personal branding. Rien de mieux qu’animer un blog de qualité dans votre domaine pour vous faire connaître et attirer à vous des entreprises.
C’est un peu chronophage, mais les bénéfices sont très nombreux à moyen terme. Vous pouvez également travailler votre notoriété personnelle (personal branding) sans blog, en écrivant sur des média / blogs déjà connus (guest blogging) et en participant activement dans certaines communautés (groupes LinkedIn, Meetup, etc.).
Vous souhaitez développer votre présence en ligne ? Découvrez comment utiliser LinkedIn pour accroître sa visibilité web.
Vous pouvez aussi opter pour le travail en sous-traitance / marque blanche pour des agences ou des cabinets de conseil. Dans cette optique, je vous conseille de démarches les entreprises depuis LindekIn. Il y a continuellement des agences ou cabinets à la recherche de freelances de qualité avec lesquels travailler sur cette plateforme.
Une autre solution pour trouver des clients consiste à obtenir des recommandations d’autres freelances, travaillant sur des sujets proches du vôtre. Par exemple, un freelance développeur contacté pour réaliser une application web de A à Z peut proposer à son client les services d’un freelance designer avec qui il a l’habitude de travailler, etc. Cela suppose bien entendu que vous vous constituiez un réseau de connaissances / de contacts dans le milieu du freelancing. D’où l’importance du réseautage. Les espaces de coworking, qui se multiplient partout en France, servent aussi à ce genre de choses.
Pour finir, dites-vous que vos premiers clients sont vos meilleurs portes-parole. Si tout s’est bien passé, ils vous recommanderont naturellement, mais n’hésitez pas à leur demander une petite recommandation sur LinkedIn, voire à leur dire clairement que vous seriez ravis s’ils pouvaient vous recommander à une ou deux connaissances pros !
5. Quel répartition du temps entre tâches administratives, réseautage et missions clients ?
Quand on débute, on perd beaucoup de temps à structurer l’activité et à chercher ses premiers clients. J’aurai tendance à dire qu’on facture difficilement plus de 50% de son temps dans les premiers mois – soit en gros 10 jours sur les 20 jours ouvrés du mois.
Ce qui pousse en général les freelances à faire de grosses semaines au début (60 – 70 heures). Après, avec un peu d’expériences, quelques process / outils, des premières références clients, on peut réussir à facturer entre 80 et 90% de son temps. C’est un paramètre important à prendre en compte quand vous faites vos prévisions.
Quand on est freelance, il y a toujours une partie irréductible de travail non rémunéré à prendre en compte. Vous devez intégrer ce paramètre dans la fixation de votre tarif journalier.
Pour optimiser votre gestion du temps, je vous conseille de planifier des jours ou des heures pour les tâches récurrentes de type administrative/comptable, voire pour le travail de prospection et la rédaction d’article sur votre blog (si vous en avez un). Cela vous permettra de mieux vous concentrer sur votre travail le reste du temps – et donc de gagner du temps. La gestion du temps, quand on est freelance, est capitale car les entreprises qui font appel à des prestataires freelances attendent d’eux une souplesse et une grande réactivité.
6. Comment fixer ses tarifs ?
C’est une question très difficile, car cela dépend de beaucoup de paramètres :
- Votre domaine d’activité : un développeur facturera plus cher qu’un rédacteur web, toutes choses égales par ailleurs. Pour deux raisons : d’abord, en général le niveau de formation d’un rédacteur n’est pas celui d’un développeur. Mais surtout : il y a beaucoup plus de rédacteurs que de développeurs. C’est d’ailleurs cette deuxième raison qui est la plus pertinente. Quand on est freelance, la rémunération dépend du jeu de l’offre et de la demande.
- Votre niveau d’expérience : un débutant facture moins cher qu’un senior.
- Votre positionnement : Un développeur PHP facture moins cher qu’un développeur Scala. L’étendue des prestations proposées joue aussi.
- Etc.
Dans la définition de vos tarifs, vous ne devez pas oublier que vous en travaillez pas tous les jours. Vous devez aussi prendre en compte le fait que les périodes chômées ne sont pas rémunérées (vous devez les provisionner). Par ailleurs, même les jours où vous travaillez pour un client, tout n’est pas facturé : les rendez-vous, les devis, les travaux préparatoires.
Et bien sûr, vous devez vous rappeler que 1 000 € facturés ne correspondent pas à 1 000 € dans votre poche (voire ce que nous disions au début de l’article). Contrairement à un salarié, vous n’êtes pas payé tous les jours, et surement pas pendant vos vacances !
Vous cherchez à développer un logo de qualité pour votre entreprise ? Je vous invite à consulter notre article « Coût de création d’un logo – zoom sur 4 options« .
Il faut aussi prendre en compte le fait qu’il existe différentes manières de facturer. Vous devez choisir initialement si vous vous positionnez au forfait (vous proposez au client une estimation en amont sur la base d’un brief / cahier des charges), ou en mode régie avec tarif moyen journalier (TJM) et suivi temps.
Il est très difficile de faire des estimations pertinentes au forfait quand on commence (vous devez rajouter environ 40% à votre estimation de temps). C’est beaucoup plus simple de fixer un tarif journaliser, quitte à proposer un TJM assez compétitif au début pour appâter vos premiers clients.
Pour fixer votre tarif journalier moyen, faites une étude de marché approfondi. Dans cette optique, je vous conseille de jeter un coup d’œil au profil des freelances « similaires » inscrits sur la plateforme Hopwork. Je vous invite aussi à jeter un oeil l’infographie que nous avons réalisé sur le sujet : « Tarifs des freelances web : développeurs, graphistes et webmarketing« .
Le plan d’actions du freelance qui démarre son activité
Vous êtes décidé à vous lancer en freelance pour mieux valoriser vos compétences, être plus libre, plus indépendant et travailler de manière plus flexible, selon vos envies ?
Ça tombe bien, dans cette deuxième partie nous allons aborder les différentes étapes à suivre pour se lancer en freelance. Il est fortement conseillé de converser un emploi salarié dans un premier temps, le temps que l’activité se développe.
#1 Définissez vos objectifs
Vous devez commencer par définir des objectifs, devenir freelance ce n’est pas forcément fait pour tout le monde. Pourquoi souhaitez-vous devenir freelance ? Pour développer une activité rémunératrice en parallèle de votre activité salariée, afin d’augmenter vos revenus globaux ?
Dans l’objectif de devenir le plus tôt possible freelance à temps plein afin de bénéficier des avantages du freelancing ? Pour travailler moins et pouvoir consacrer plus de temps à des activités non rémunératrices ? Votre objectif doit être clair dès le début. Prenez le temps de réfléchir intérieurement aux différentes raisons qui vous poussent à sauter le pas et désirer devenir freelance. Cette phase de réflexion vous permettra de savoir si vous voulez ou pas travailler en freelance.
Une fois avoir clairement identifié votre objectif final, vous pouvez vous consacrer à la détermination des objectifs à court terme. Il s’agit de répondre à la question « comment concrètement démarrer mon activité, maintenant que je suis certain(e) que le freelancing est fait pour moi ? ».
Vous devez vous fixer des objectifs en termes de chiffre d’affaires. Quel objectif en termes de CA ? Combien de temps vous donner vous pour l’atteindre ? A partir de quand comptez-vous quitter votre emploi salarié ? Si vous souhaitez in fine quitter votre emploi salarié, je vous conseille d’attendre de gagner l’équivalent de 75% de votre salaire en tant que freelance avant d’envoyer votre démission. Fixez-vous des objectifs à 1 mois, 6 mois, 1 an, 3 ans, etc.
Vous souhaitez développer des aptitudes en codage et en programmation informatique ? Je vous invite à jeter un œil à notre Top 10 des meilleurs sites pour apprendre à coder.
#2 Identifiez votre niche
Vous souhaitez devenir freelance graphiste ? Comme vous le savez, vous n’êtes pas la seule personne à proposer des compétences de graphistes. Parmi ceux-là, il y en a beaucoup qui facturent moins chers que vous.
Comment réussir à être à la fois compétitif et vous y retrouver financièrement ? Réponse : en identifiant une niche profitable, c’est-à-dire un type de prestations pour lequel la concurrence est limitée et où il y a une vraie demande.
Vous devez identifier des prestations à forte valeur ajoutée. La spécialisation des compétences est une des clés de réussite dans le freelancing. Si vous êtes graphiste, vous pouvez par exemple vous spécialiser dans la réalisation d’infographies à destination des blogs de startups, ou dans la mise en forme d’ebooks pour les entreprises.
Devenez le meilleur dans votre domaine. Cela suppose d’abord de cadrer vos prestations, de lister vos compétences et aptitudes, et éventuellement de vous former pour les acquérir ou les perfectionner. Au fur et à mesure que votre activité se développera, vous devrez chercher à renforcer vos compétences et à éventuellement élargir leur spectre.
Vous cherchez à développer vos compétences dans les domaines du développement web, du marketing digital ou du SEO ? Découvrez comment choisir sa formation digitale.
#3 Identifiez votre clientèle cible
Quels types de clients visez-vous ? C’est la troisième question que vous devez vous poser. Avec quelles genres de personnes souhaitez-vous collaborer ? Les petites entreprises ? Des startups ? Des grands groupes ? Vous devez définir une clientèle cible au début de votre activité de freelance. On ne travaille pas de la même façon avec une startup et avec un grand compte.
Vous devez vous demander : avec quels types de clients suis-je le plus à même de fournir le meilleur de moi-même et le productif ? Au bout de quelques missions, vous aurez acquis suffisamment de recul pour savoir si vous souhaitez continuer de travailler avec ce genre de clients ou pas.
Réfléchir à votre cible de clients est important, car cela détermine pour beaucoup la manière dont vous allez travailler, étendre votre notoriété et vous développer.
Bien sûr, cette réflexion dépend étroitement de vos compétences et de la niche que vous avez choisie. Vous devez aussi prendre en compte le fait que vos clients constituent un outil de promotion de votre réputation. On l’a dit tout à l’heure, vos clients anciens ou actuels peuvent vous apporter de nouveaux clients. Privilégiez les clients qui appartiennent à votre niche et qui peuvent participer au développement de votre personal branding.
Posez-vous aussi ces questions : pour quelles entreprises mes services sont ou seront les plus utiles ? Quelles entreprises sont prêtes à payer le prix de mon travail à sa juste valeur et peuvent m’aider à atteindre mes objectifs de revenus ?
Parce que la relation client fait intégralement partie du métier de freelance, découvrez l’interview de Charles, freelance développeur sur es clés de la relation client.
#4 Définissez des tarifs stratégiques pour vos prestations
Un tarif stratégique, c’est un tarif qui correspond à la valeur de votre travail et qui vous permet de remplir vos objectifs de revenus. Vous devez réfléchir à vos tarifs en amont, avant de vous lancer et de rechercher vos premiers clients.
Dans un premier temps, vous serez peut-être forcé de proposer des tarifs légèrement inférieurs à vos attentes. Mais gardez toujours à l’esprit que vos tarifs sont destinés à augmenter à mesure du développement de votre notoriété.
Dans la réflexion sur les tarifs, intéressez-vous bien sûr aux tarifs pratiqués par les freelances qui ont des compétences similaires aux vôtres et proposent le même type de prestations. Mais ne vous basez jamais uniquement sur ces études de marché. Vos tarifs dépendent avant tout de la qualité de votre travail, de votre expertise, de votre professionnalisme, bref de votre valeur ajoutée de vos prestations.
Des tarifs élevés auront tendance à attirer plutôt les entreprises qui disposent d’un certain budget, pour lesquelles le prix est un élément presque secondaire. Si ces entreprises estiment que vous êtes la bonne personne et que vous avez les compétences requises, elles n’hésiteront pas à payer le prix.
A l’inverse, des tarifs low cost attireront davantage les petites entreprises avec un faible budget, souvent beaucoup plus tatillonnes et difficiles dans la négociation. Le niveau de vos tarifs déterminent aussi, dans une certaine mesure, le type de clients avec lesquels vous travaillerez.
#5 Créez un site en ligne de qualité (portfolio, blog)
Nous l’avons déjà dit tout à l’heure, créer un site web est une stratégie marketing de base pour un travailleur indépendant. Il doit vous permettre de mettre en avant vos références, votre domaine de spécialisation afin de vous construire une réputation et attirer des clients de qualité.
Ce site doit être considéré comme une vitrine. C’est sur lui que tomberont vos prospects lorsqu’ils taperont votre nom dans Google pour obtenir plus d’infos sur votre profil. Votre site / blog / portfolio doit servir à deux choses : 1/ démontrer votre expertise et votre savoir-faire (articles, tutoriels, références, témoignages clients, CV…) et 2/ Présenter de manière claire les prestations que vous proposez, la manière dont vous travaillez, le type de clients avec lesquels vous travaillez, etc. N’hésitez pas à intégrer des études de cas. Inspirez-vous des sites de freelances dans votre domaine . Site de David Grand, freelance designer : :
Plus largement, il est indispensable de vous créer une présence en ligne. Soyez présent dans les groupes LinkedIn, sur des plateformes types Meetup, sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Pinterest…), essayez de publier des contenus sur d’autres blogs/médias, participez sur des forums, commentez des articles en lien avec votre domaine d’activité, etc. Pour faire vivre votre présence en ligne et asseoir votre notoriété, publiez régulièrement sur les différents médias/supports évoqués.
Grâce au progrès des outils, il est aujourd’hui possible de créer son site web rapidement avec un petit budget. Mais attention aux propositions trop alléchantes ! Tout a un prix. Pour éviter de tomber dans le piège de certains prestataires peu scrupuleux, lire notre article « Créer un site web « pas cher » – Quels sont les risques ?« . Découvrez aussi les tarifs moyens pour la création d’un site WordPress.
#6 Choisissez soigneusement vos premiers clients
Si vous avez bien lu tout ce qui a précédé, vous aurez compris qu’être freelance, ce n’est pas accepter tous les clients, toutes les propositions. Même dans la phase de lancement. Vous devez choisir soigneusement vos premiers clients pour deux raisons.
La première raison est d’ordre financière. Vous devez choisir des clients qui paient, c’est-à-dire des clients de valeur qui savent rémunérer le travail à sa juste valeur.
Deuxièmement, vos premiers clients seront aussi vos premières références. Ils vous aideront à bâtir votre portfolio et la perception qu’auront de vous vos prochains clients. Le choix des premiers clients, pour ces deux raisons, est crucial.
Soyez exigent dès le début de votre activité. Si vous n’avez vraiment aucune expérience et que cela refroidit les clients de valeur, proposez leur éventuellement une phase de test pour les convaincre de travailler avec vous. Une phase de test rémunérée, bien entendu !
Privilégiez la qualité à la quantité. Mieux vaut avoir deux très bons clients que dix clients qui paient mal et n’apportent rien à la construction de votre réputation et à votre montée en compétences.
Vous êtes désespérément à la recherche de l’email d’une personne / d’une entreprise avec laquelle vous aimeriez travailler ? Découvrez notre article sur l’art de trouver l’adresse email de votre cible.
#7 Parlez de vos clients potentiels dans vos contenus
Dans les contenus que vous publiez en ligne – notamment sur votre blog -, vous pouvez parler des marques, les entreprises et les personnes avec lesquelles vous aimeriez travailler. Il n’est jamais trop tôt pour attirer leur attention sur vous et sur votre travail.
Une fois que vous avez publié un contenu qui les mentionne, prenez le temps de les contacter et de leur partager votre contenu. C’est une technique très efficace pour nouer des relations avec des clients potentiels et développer rapidement votre réputation.
La plupart du temps, les marques, entreprises ou personnes en question sont ravies que l’on parle d’elles. Elles répondront rapidement à votre message. Certaines partageront même votre contenu sur leurs réseaux sociaux.
Quelques conseils pour la rédaction de votre message : identifiez les meilleurs points de contact (email, téléphone, réseaux sociaux, formulaire de contact…), soignez l’objet de votre message pour attirer l’attention de son destinataire, faites court, adoptez un style d’écriture adapté, mettez en avant subtilement vos qualités et vos compétences et bien sûr insérez le lien vers votre contenu.
Une bonne culture web représente un atout de taille pour tout entrepreneur, freelance ou pas. Nous avons conçu un quizz pour tester votre culture web. A vous de jouer !
#8 Apprenez à faire une présentation rapide de vous-même
Pour réussir dans votre activité de freelance, vous devez avoir des compétences à forte valeur ajoutée, mais vous devez aussi savoir les présenter rapidement à vos potentiels clients.
Préparez une présentation de vos compétences, de votre expérience, de vos références clients les plus notables, de votre formation, de votre manière de travailler, de vos forces, de vos qualités. Une présentation bien ficelée vous permettra plus facilement de transformer vos prospects en clients.
Etre freelance suppose non seulement d’être compétent, mais aussi d’être commercial, de savoir se vendre. Vous devez savoir vous vendre et donner envie à vos potentiels clients de travailler avec vous. Pensez à anticiper les questions éventuelles que peuvent être amenés à vous poser vos prospects.
#9 Ne mettez pas en danger votre emploi salarié au début de votre activité de freelance
Au début de votre activité de freelance, votre emploi salarié (ou autre) est la priorité principale. Au départ, vous ne gagnerez pas suffisamment d’argent pour vivre de votre travail de freelance.
Il faut aussi être conscient du risque que votre activité ne se développe pas et que vous soyez obligé de renoncer. Votre emploi salarié restera votre principale source de revenus pendant au moins plusieurs mois et vous ne pouvez pas courir le risque de le faire passer au second plan.
En particulier, je vous déconseille de travailler sur le développement de votre activité de freelance pendant vos heures de travail salarié. Ou d’utiliser des ressources de l’entreprise dans laquelle vous travaillez pour votre projet. Vous ne pouvez pas vous permettre de perdre votre emploi alors même que votre activité freelance n’est pas encore rentable.
Il est déconseillé de mettre au second plan votre emploi salariée avant que votre activité de freelance génère suffisamment de revenus.
En espérant que cet article vous ait appris des choses et qu’ils vous ait aidé à mûrir votre projet. A vous de jouer !