Traduire son site internet permet de toucher un public plus large, d’étendre sa clientèle ou d’augmenter son trafic. Dans cet article, il ne sera pas question des bienfaits des sites multilingues. Ils sont suffisamment connus et d’innombrables articles sont déjà disponibles sur le sujet. En revanche, concernant les questions du coût de la traduction et de manière de mener le projet de traduction, on ne trouve pas grand-chose sur Google. Très peu d’articles traitent de ces questions pourtant très utiles. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons ici un article complet sur la traduction des sites web, le coût que cela représente, les différents types de prestataires et l’organisation qu’un tel projet implique.
Le coût de la traduction du site web selon le type de prestataires choisi
Il existe trois solutions principales ou trois types de prestataires pour réaliser la traduction de votre site internet : les agences de traduction, les freelances traducteurs et enfin les plateformes de traduction semi-automatisée. Le coût de la traduction de votre site dépend beaucoup du choix du prestataire.
1. Tarifs d’une agence de traduction – 0,10 à 0,20 euros / mot source
Les agences de traduction se sont fortement développées depuis quelques années. Il s’agit le plus souvent d’agences de traduction globales, pas uniquement centrées sur la traduction de contenus web. Les agences de traduction constituent la solution la plus onéreuse, mais aussi la plus qualitative. A un double point de vue : 1/ les prestations sont en général très qualitatives et 2/ le degré de prise en charge est très élevé (l’agence s’occupe de tout – ou presque). Comptez entre 0,10 euros et 0,20 euros le mot source en fonction du volume de mots à traduire. Le coût diminue avec le volume. Attention, il s’agit de tarifs moyens. Certaines agences, plus réputées, facturent plus chers. Le prix varie aussi, bien sûr, en fonction du niveau de services.
Remarque : « mot source » s’oppose à « mot cible ». Vous souhaitez traduire un texte de 500 mots (= mots sources) ; la traduction fait 400 mots (= mots cibles). Les mots sources sont ceux qui composent le texte à traduire. Les mots cibles désignent les mots qui constituent la traduction. Chaque langue ayant sa propre structure et sa propre logique, le nombre de mots varie toujours entre la traduction et le texte original. La traduction « français ==> anglais » par exemple aboutit toujours à une traduction plus courte (donc mots sources > mots cibles).
Les prix proposés par les agences de traduction incluent en général une première traduction, une révision de la première traduction par une seconde et la coordination par un chef de projet. Comment trouver une agence de traduction pour traduire votre site internet ? La Fabrique du Net ne dispose pas (pour le moment !) d’agences de traduction dans son réseau. Nous n’avons pas d’agences à vous recommander en particulier, si ce n’est peut-être « Tradonline » avec qui nous avons eu personnellement une très bonne expérience sur un projet passé. Le chef de projet est très expérimenté, rigoureux et fait tout son possible pour respecter les délais.
2. Tarifs des freelances traducteurs – 0,05 à 0,15 euros / mot source
De manière structurelle et somme toute très logique, les freelances sont toujours moins chers que les agences. Cela se vérifie dans le domaine de la traduction, comme dans n’importe quel autre. Un freelance traducteur facture entre 0,05 et 0,15 euros par mot source. Du simple au triple donc. Les écarts sont même parfois plus importants. En fait, deux paramètres principaux influent sur le niveau de tarification : le volume de mots à traduire et la réputation (ou l’expérience) du freelance. La nature plus ou moins techniques des contenus à traduire peut aussi avoir un impact sur le tarif au mot, de même que la qualité du portfolio (= des références) du freelance. Pour trouver un freelance traducteur, vous avez deux possibilités :
- Contacter directement le freelance en utilisant une plateforme comme Malt ou Freelance.com. Ces plateformes de mise en relation permettent d’accéder à plusieurs dizaines de profils détaillés (expérience, formation, portfolio, prestations, etc.) et de faire votre marché. Les freelances contactés suivant cette procédure facturent parfois à la journée. Si c’est le cas, demandez-leur le volume de traduction journalier estimé afin de pouvoir calculer le tarif / mot et mieux comparer les prestataires.
- Utiliser une plateforme comme Textmaster ou TextBroker, qui travaillent avec des réseaux de traducteurs spécialisés freelances. C’est la plateforme qui sélectionne pour vous les meilleurs profils. Mais elle peut aussi vous proposer plusieurs choix de freelances sélectionnés dans sa liste de collaborateurs. Ce type de plateformes permet de limiter au maximum les risques de tomber sur un freelance incompétent ou pas sérieux.
Hopwork est une plateforme de freelances proposant tous types de profils, dont des centaines de traducteurs (le tarif moyen journalier des traducteurs sur Hopwork est de 215 euros):
Voici les tarifs pratiqués par TextMaster :
3. Tarifs des plateformes de traduction semi-automatisées – 0,02 à 0,10 euros / mot source
Les plateformes de traduction semi-automatisées constituent la solution la plus économique pour traduire un site web. La tarif est compris entre 0,02 euros et 0,10 euros par mot source. Mais les modèles varient d’une plateforme à l’autre et sont plus complexes. Très souvent, les formules d’abonnement comprennent :
- Un certain nombre de mots automatiques qui permettent la traduction automatisée du site internet en une ou plusieurs langues.
- Une relecture / une révision de la traduction automatique par des traducteurs humains. D’où le concept de traduction semi-automatisée.
Sur Bablic, vous renseignez l’URL de votre site internet et le logiciel en ligne génère automatiquement une version traduite de la page correspondante. Le logiciel peut traduire tous les éléments du site, c’est-à-dire les contenus statiques, les contenus dynamiques, les menus, les photos comportant du texte, etc. Les traductions automatisées n’étant jamais parfaites, Bablic vous donne la possibilité de faire appel à un professionnel pour retravailler la traduction ou d’utiliser son interface pour apporter vous-même des ajustements. Après être repassé sur la traduction automatique, il suffit de copier-coller un petit code JavaScript dans le code source de votre site pour déployer la traduction finale. C’est très efficace et très rapide. Voici les tarifs de Bablic (qui ne comprennent pas l’éventuel recours à un relecteur professionnel « humain ») :
Bablic n’est pas la seule plateforme à proposer des services de traduction semi-automatisée. Citons notamment Fliplingo, TextUnited ou encore Unbabel (un logiciel orienté tickets / relation client). Les fonctionnalités ne sont pas identiques d’un logiciel à l’autre. De plus, si vous travaillez sur WordPress, un pluging de traduction WordPress peut-être intéressant.
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Conclusion – Quel prestataire choisir pour la traduction de votre site web ?
Le choix du type de prestataire dépend essentiellement de vos besoins et de vos moyens :
- Une agence ? Si vous avez un bon budget et que vous n’avez pas de temps à consacrer vous-même ou en interne à la traduction de votre site internet, il n’y a aucune hésitation à avoir : contactez une agence de traduction. Aucune plateforme n’apporte la qualité de service et la souplesse d’une agence.
- Un freelance ? C’est la solution classique et l’assurance d’obtenir un travail de qualité. A condition de bien sélectionner votre freelance traducteur. Bien sûr, le risque de tomber sur un freelance peu professionnel dans ses méthodes et d’obtenir un résultat bâclé est toujours réel. Mais, justement, le développement de plateformes comme TextMaster a permis de réduire considérablement ce risque. Ce type de sites de mise en relation permet d’entrer très rapidement en contact avec un freelance sélectionné en amont par la plateforme. Vous gagnez donc un temps considérable, puisque vous n’avez pas à chercher et tester vous-même les freelances.
- Une plateforme semi-automatisée ? Ces plateformes sont très récentes et la qualité de la traduction est encore loin d’être optimale. Il faut être honnête. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on parle de traduction « semi-automatisée ». On est toujours obligé de repasser derrière. Mais le potentiel de ces plateformes est très intéressant. La performance des logiciels devraient croître d’années en années, laissant présager pour certains l’ère de la traduction vraiment automatisée. A vrai dire, il existe encore relativement peu de cas clients pour le moment, en tous cas dans notre réseau. Difficile par conséquent d’avoir un avis tranché et expert sur ce type de solutions. Les deux gros avantages de cette option sautent aux yeux : un gain de temps considérable (la rapidité du déploiement est vraiment impressionnante) et un coût bien inférieur aux deux autres solutions (agence ou freelances).
Organisation du projet de traduction du site web
Nous venons de lister les trois principales solutions pour traduire un site internet. Passons maintenant passer à la phase pratique. Comment concrètement organiser votre projet de traduction du site web ? Quelles sont les différentes étapes à suivre ? Quelle méthode employer ? Voici les quatre étapes incontournables.
1. Choisir le type de prestataire
On évoquera rapidement cette première étape, qui est évidemment la base. A moins de réaliser par vous-même ou à l’aide de vos équipes en interne la traduction du site, vous devez choisir un prestataire. Nous avons vu les trois types de prestataires possibles. Il faut bien prendre conscience à ce stade que le type de prestataire détermine en grande partie la manière de travailler et le process de traduction. Contacter une agence ou prendre un abonnement sur une plateforme de traduction semi-automatisée, ce n’est clairement pas la même chose en termes d’organisation. Si vous choisissez de passer par une plateforme de traduction semi-automatisée, le travail « personnel » sera bien plus important. Vous devrez retravailler la traduction en interne et/ou coordonner les traducteurs / relecteurs professionnels. En choisissant l’option « agence » ou « freelance », vous êtes en grande partie débarrassé du travail « opérationnel » mais devrez créer un brief précis et assurer le suivi du travail.
Les étapes qui suivent sont applicables uniquement si vous optez pour une agence de traduction ou pour un freelance traducteur.
2. Brief
L’étape du brief est la deuxième étape. Etape nécessaire si vous passez par une agence ou un freelance. L’objet du brief est d’expliciter dans le détail vos besoins à votre prestataire. C’est aussi l’occasion d’expliquer qui vous êtes (secteur d’activité, etc.) et de fixer vos attentes en termes de méthode de travail et de suivi. La nature et la taille du brief dépendent en partie du type de prestataires :
- Si vous choisissez une agence, votre brief doit faire deux pages environ, expliquer le contexte de votre projet de traduction et détailler vos besoins. Plus le brief sera précis, plus l’agence sera en mesure de répondre correctement à vos attentes et besoins.
- Si vous choisissez un freelance, vous pouvez rédiger un brief plus court (sous format Word ou directement dans le corps de texte de votre email). Il est recommandé, quand on choisit de passer par un freelance, de commencer par une phase de test. Le brief peut être centré uniquement sur le test.
Pour vous faire une idée de l’organisation et du fonctionnement d’un brief, découvrez comment rédiger le brief pour la création d’un site internet. Créer un site internet et le traduire sont bien sûr deux choses complètement différentes, mais le format brief est toujours le même quel que soit le type de projet web.
3. Négociation des conditions
Une fois que vous avez sélectionné votre agence ou votre freelance, vous devez négocier les conditions de la collaboration. Là encore, deux cas de figure doivent être distingués :
- Premier cas : vous choisissez une agence. L’agence de traduction vous propose un contrat qui prend en compte les éléments indiqués dans votre brief. Vous n’avez en général pas beaucoup de marge de négociation. C’est à prendre ou à laisser. Etudiez attentivement le contrat, en ne vous focalisant pas uniquement sur le prix. D’autres variables sont pratiquement aussi importantes que le prix : le respect des délais, les modalités de révisions et de retouches des traductions, la qualification et l’expérience du chef de projet, la possibilité ou non de tester les traducteurs dans une phase préliminaire, etc.
- Deuxième cas : vous choisissez un freelance. En général il n’y a pas de contrat lorsqu’on travaille avec un freelance. C’est d’ailleurs là que se situe le plus grand risque quand on opte pour un freelance. A défaut de contrat, nous vous conseillons a minima d’envoyer un récapitulatif complet de la prestation à votre prestataire par email en demandant une réponse positive de sa part. Cet échange de mails pourra constituer une preuve et faire office de contrat en cas de litige.
Pour éviter les mauvaises expériences et trouver un « bon » freelance ou une « bonne » agence, c’est-à-dire un freelance ou une agence capables de répondre à vos besoins dans un délai raisonnable et en restant toujours à votre écoute, découvrez nos 5 méthodes pour tester une agence ou un freelance.
4. Suivi des traductions
Faire appel à un prestataire (agence ou freelance) permet de déléguer un travail impossible à réaliser en interne ou trop chronophage. Déléguer, c’est prendre le risque de perdre le contrôle sur le travail en question – en l’occurrence la traduction de votre site internet. La délégation doit donc s’accompagner d’un suivi régulier de l’avancée de la mission. Contactez régulièrement votre agence ou votre freelance pour lui demander où elle/il en est, si tout se passe bien, etc. A minima, planifiez une fois par mois une petite relecture au hasard des dernières traductions pour vous assurer de leur qualité et de leur cohérence.
Remarque : les agences externalisent parfois tout ou partie du travail de traduction à des freelances. Le risque, c’est que l’agence change de freelance en cours de traduction. Ce qui peut poser problème au niveau de l’harmonisation des traductions. Etre en contact régulier avec votre prestataire et vérifier la progression du travail permettent d’éviter ces mauvaises surprises ou d’identifier les problèmes.
Jerry a écrit
le :
La différence entre un tarif agence et un tarif freelance tend à se réduire.
En effet, les agences apportent du travail aux freelances lorsqu’ils sous-traitent, ce qui tendance à faire baisser le tarif demandé par le freelance. Cette baisse est ensuite reportée sur le client final. A contrario, le freelance peut demander un peu plus à un client direct car il sait qu’il est compétitif par rapport aux agences.
Autre intérêt pour le client final de passer par une agence : le gain de temps et l’esprit serein. Une agence ne fera jamais appel à un traducteur freelance un peu léger, pas soigneux, et travaillant en dehors de son domaine. C’est en quelque sorte un gage de qualité.
A contrario, il est plus intéressant pour un client final de passer par un traducteur indépendant si le texte est simple, sans terminologie spéciale et qu’il souhaite déléguer l’intégration des pages traduites à un webmaster, ou s’en occuper lui-même, selon ses connaissances en la matière.
Lucie a écrit
le :
Une amie à moi aimerait bien faire traduire son site web en anglais et en allemand et ne sais pas comment trouver le bon prestataire. Même si les prix d’une agence de traduction multilingue sont un plus élevé qu’un traducteur freelance, je pense qu’une agence sera la meilleure solution pour elle. Elle préfère payer un peu plus cher pour avoir un résultat qualitatif. En plus, l’agence s’occupe de tout comme vous le dites et ma copine peut faire traduire les textes en deux langues par le même prestataire.
Pierre Langlois-Berthelot a écrit
le :
Il est partout écrit dans l’article que le coût est de 0,10 à 0,20 centimes le mot, ou de 0,05 à 0,15 centimes le mot, etc.
Et ni la personne qui a rédigé l’article, ni celles qui ont fait des commentaires n’ont remarqué que ces tarifs sont une énorme et évidente erreur : le prix n’est pas en CENTIMES le mot, mais en EUROS : 0,10 à 0,20 EUROS le mot, 0,05 à 0,15 EUROS le mot, etc.
Ce qui revient à dire : 10 à 20 centimes le mot, 5 à 15 centimes le mot.
Que personne n’ait relevé ça est un peu étonnant.
La Fabrique du net a écrit
le :
Merci de ce retour. il s’agit bien sûr d’euros.
Manuela a écrit
le :
Si vous n’avez pas besoin de traduire vos contenus dans une langue rare ou dans 18 langues différentes, je ne peux que vous conseiller de recourir aux services d’un traducteur professionnel.
Le traducteur indépendant saura vous conseiller car il est un expert dans son domaine. Il a de nombreux échanges avec ses collègues et pourra, au choix, vous mettre en relation avec des traducteurs pour les langues qu’il ne propose pas ou gérer l’équipe de traducteurs pour vous.
Généralement, son tarif est inférieur à celui des agences.
N’oubliez pas que l’agence, en tant qu’intermédiaire prend une commission, en plus de la gestion du dossier. Si une agence milieu de gamme vous remet un devis de 500 €, dites-vous qu’avec le même budget, vous pouvez bénéficier des services d’un traducteur ET d’un relecteur expérimentés.
Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à me contacter (manuela@traduttrissimo.eu).
Nicolas a écrit
le :
Bonjour
Merci pour cet article très complet 🙂
Connaissez-vous un outils qui permet de faire ressortir le nombre de mot de chaque page et produit (c’est une boutique PrestaShop) afin de savoir la quantité à traduire ?
Merci pour vos infos
@++
La Fabrique du net a écrit
le :
Tu pourrais utiliser un crawler du genre ScreamingFrog, il te donne le nombre de mots par page.
Sinon export BDD, et formule Excel 😉
Pat a écrit
le :
Pour la partie traduction, les agences sont plutôt à fuir, car elles font travailler des freelances à 99% (elles n’ont que des commerciaux et des petits jeunes nommés pompeusement « chefs de projets »…) En bref la seule chose de sûre avec les agences, c’est un prix très élevé. La bonne solution c’est le freelance sérieux.
Mais la traduction pure et dure ne vous fournit que du texte sous Word, il y a encore du boulot avant que le site traduit soit en ligne !
Notons que de nombreux clients ne savent pas exactement ce qu’ils ont à traduire. Ils ont fait réaliser un site, ils savent à peine si c’est du html ou si il y a une base de donnée, du JavaScript, du phph, de l’Ajax,… Et c’est important car il peut y avoir des textes partout, ça impacte le devis de traduction et d’intégration !
D’autre part l’intégration va être facile si il y a des feuilles de style, et horrible si c’est des tableaux en dur et que le texte traduit est plus volumineux que l’original.
Peut être que le projet est de cloner un toto.fr en toto.es, mais peut être que le but est de rendre toto.fr bilingue, ce qui va nécessiter des aménagements et des liens dans l’existant.
J’ai souvent travaillé en binôme avec mon épouse : elle est trilingue expert près les tribunaux (www.gmtrad.fr) et moi ingénieur en informatique, c’est pour cela que je me permet ces quelques remarques.