Comment bien construire sa gamme de produits ?

11 min de lecture
Rédigé par Franck Mairot le 26 avril 2025
Sommaire

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Construire une gamme de produits solide, ce n’est pas juste empiler des références. C’est raconter une histoire cohérente, répondre à des besoins précis, et guider vos clients vers le bon choix — sans les noyer dans une offre incompréhensible.

 

Trop courte, votre gamme vous bride. Trop large, elle vous disperse. Mal pensée, elle brouille votre positionnement.

Alors comment faire le tri ? Comment structurer une gamme qui soutient votre stratégie commerciale, optimise vos marges et fluidifie l’expérience client ?

Dans cet article, on vous guide pas à pas : positionnement, segmentation, architecture tarifaire, cohérence produit… Vous allez apprendre à construire (ou revoir) votre gamme pour qu’elle serve vraiment votre croissance.

Que vous lanciez votre premier produit ou que vous repensiez votre offre existante, ce guide vous aide à faire les bons choix — en partant des besoins réels du marché, pas de suppositions.

Pourquoi une gamme bien construite est un levier de croissance ?

Avant même de parler de produits, parlons stratégie. Une gamme bien pensée, ce n’est pas juste “plus de choix” — c’est un levier direct sur vos ventes, vos marges, et votre image de marque.

Renforcer la clarté pour le client

Un client perdu dans l’offre, c’est un client qui n’achète pas. Une gamme structurée permet d’orienter le choix, de valoriser les différences entre les produits et d’éviter la comparaison stérile avec la concurrence.

Exemple :

Sur une page produit, proposer trois formules (Essentiel / Standard / Premium) avec des bénéfices clairement hiérarchisés aide l’utilisateur à se projeter — et évite l’abandon.

Mieux segmenter… donc mieux convertir

En adaptant votre offre à plusieurs profils (budget, besoins, niveau d’expertise), vous augmentez vos chances de répondre à la bonne demande, au bon moment.

Exemple :

Une marque de logiciels propose une version gratuite pour les indépendants, une offre Pro pour les TPE, et une formule Entreprise sur devis. Chacune répond à une attente précise, avec un discours ciblé.

Piloter la rentabilité

Tous les produits ne se valent pas en termes de marge ou de rotation. Une gamme efficace vous permet de concentrer vos efforts (et vos stocks) sur les références les plus rentables.

importantnote-vert : Exemple : en e-commerce, certaines marques n’hésitent pas à retirer des produits très demandés… mais peu rentables. Mieux vaut vendre 100 unités à 30 % de marge que 1 000 à 5 %.

Exemple :

Une marque de logiciels propose une version gratuite pour les indépendants, une offre Pro pour les TPE, et une formule Entreprise sur devis. Chacune répond à une attente précise, avec un discours ciblé.

Soutenir la croissance (sans se disperser)

Avec une gamme claire, vous pouvez ajouter, retirer ou repositionner un produit sans tout déséquilibrer. Vous gagnez en agilité commerciale.

importantnote-vert : Exemple : une DNVB qui a démarré avec un seul produit (chaussettes haut de gamme) peut, une fois la gamme maîtrisée, décliner ses offres sur les matières, les couleurs ou les packs sans brouiller son positionnement.

Exemple :

Une marque de logiciels propose une version gratuite pour les indépendants, une offre Pro pour les TPE, et une formule Entreprise sur devis. Chacune répond à une attente précise, avec un discours ciblé.

Identifier vos cibles et leurs attentes pour construire une gamme pertinente

Avant même de penser à vos produits, pensez à vos clients. Une gamme pertinente, c’est d’abord une gamme alignée avec les besoins, attentes et maturité de vos cibles. Sans ce travail préalable, vous risquez de construire “dans le vide”.

Segmenter vos personas ou cibles-clés

Chaque segment de clientèle n’a pas les mêmes attentes, ni le même budget. Identifier vos personas permet de construire une offre qui parle à chacun d’eux. Par exemple, un indépendant n’aura pas les mêmes contraintes qu’un service achat en entreprise, ni qu’un client final grand public.

L’objectif : isoler des groupes homogènes (par secteur, taille d’entreprise, usage, niveau d’expertise…) pour mieux moduler votre gamme.

Vous n’avez pas encore formalisé vos personas ?

Cartographier les besoins, freins et niveaux de maturité

Tableau comparatif des gammes de produits.
Un exemple concret de structuration de gamme selon les niveaux de qualité, de prix et de maturité client. Chaque segment – de l’entrée de gamme au premium – répond à un besoin spécifique, tout en intégrant des leviers différenciants (valeur perçue, garantie, fonctionnalités…). Source : Manutan

Vos clients ne sont pas tous au même stade : certains découvrent le problème, d’autres cherchent une solution concrète. Proposez une gamme qui répond à ces différents niveaux :

  • Entrée de gamme pour les prospects en phase de découverte.
  • Offre cœur de gamme pour les besoins standard.
  • Premium pour les clients exigeants ou les cas complexes.

Prenez aussi en compte les freins à l’achat : prix, complexité, risque perçu… Chaque niveau de gamme peut lever un frein différent.

Adapter l’offre en fonction du parcours client

Votre gamme doit accompagner le client dans son parcours. L’idée ? Que chaque produit soit une étape logique vers l’étape suivante. Un petit abonnement d’entrée ? Il ouvre vers une offre packagée plus complète. Un service unique ? Il peut se compléter d’options au fil du temps.

Une bonne structuration, c’est donc aussi un outil de conversion… à chaque étape du tunnel.

Vous souhaitez mieux adapter vos gammes ?

Commencez par cartographier le parcours client, afin de mieux comprendre les choses

Les 3 piliers d’une gamme bien construite

Une gamme efficace, ce n’est pas une liste de produits. C’est une architecture claire, lisible, structurée. Une grille qui permet à vos clients de se repérer rapidement et de faire un choix… sans hésitation, ni frustration. Pour y parvenir, trois piliers doivent guider votre construction.

Lisibilité : des offres compréhensibles d’un coup d’œil

Un client ne passe pas 10 minutes à comparer vos produits. Il scanne. Si votre gamme n’est pas immédiatement compréhensible, il décroche. Les intitulés doivent être clairs, les bénéfices évidents, les différences entre offres visibles.

Exemple :

Sur le site de Canva, trois offres nettes : “Gratuit”, “Pro”, “Équipe”. Chaque bloc détaille ce qu’il contient, sans jargon ni surcharge.

L’objectif : qu’un client sache en 5 secondes quelle offre est faite pour lui.

Progressivité : une montée en gamme claire (entrée, cœur, premium)

Une bonne gamme guide l’utilisateur naturellement vers un produit plus complet. Vous proposez une offre d’entrée (fonctionnalités de base, tarif accessible), une offre cœur de gamme (le standard, votre best-seller), puis une version premium (haut niveau de service, options avancées).

Exemple :

Mailchimp structure ses offres selon cette logique — de l’essentiel à l’automatisation complète.

Cette progressivité valorise l’offre centrale (effet d’ancrage), favorise l’up-selling en douceur, et rassure les plus prudents avec un point d’entrée simple.

Cohérence : pas de cannibalisation, pas d’effets de confusion

Chaque produit doit avoir sa place. Deux offres trop proches ? Elles se cannibalisent. Trop d’options ? Le client ne choisit plus. Une bonne gamme se construit avec des positionnements nets, sans zones grises.

À savoir :

D’après une étude McKinsey, 61 % des clients préfèrent une offre simple et structurée, même si elle est moins exhaustive. Une gamme épurée peut donc vendre plus qu’un catalogue complexe.

Moins, c’est mieux… si chaque produit répond à une vraie logique de valeur.

Outils et méthodes pour construire votre gamme de produits

 

Construire une gamme cohérente, ce n’est pas une question d’instinct. C’est une démarche stratégique, appuyée sur des outils et des méthodes éprouvées. Voici les principaux leviers à activer pour bâtir une offre solide et scalable.

Vous posez les bases de votre offre ?

Utiliser des matrices pour structurer vos choix

Matrice BCG d'Apple analysant produits.
Matrice BCG d’Apple. Source : Business Model Analyst

La matrice BCG classe vos produits selon deux critères : leur part de marché et leur potentiel de croissance. Cela vous aide à arbitrer entre les stars (produits à fort potentiel), les vaches à lait (rentables mais en déclin), les dilemmes (à développer ou abandonner), et les poids morts (à éliminer).

La matrice prix/valeur perçue vous permet, elle, de positionner vos produits selon le rapport entre leur prix et leur valeur aux yeux du client. Objectif : s’assurer que chaque offre reste lisible et justifiée dans la tête de votre cible.

Graphique valeur perçue et prix perçu.
Illustration de la matrice prix/valeur perçue. Source : OpenClassrooms
Pensez aussi à regarder autour de vous

Découvrez notre méthode pour mener une analyse concurrentielle efficace.

Construire une architecture “Good / Better / Best”

C’est une méthode simple et redoutable : trois niveaux d’offres qui montent en qualité et en prix.

  • Good : l’entrée de gamme, accessible, pour convaincre sans barrière.
  • Better : l’offre standard, celle que vous voulez vendre en priorité.
  • Best : l’offre haut de gamme, avec tous les bénéfices… et une marge optimisée.

Cette logique guide naturellement le client dans son choix tout en valorisant votre offre centrale.

Intégrer le cross-selling et l’up-selling dès la structuration

Accessoires Apple recommandés pour cet article.
Exemple de propositions Cross-Selling sur le site de Boulanger. Source : Logos Relation Client

Votre gamme ne se limite pas aux produits eux-mêmes. Elle doit aussi anticiper les combinaisons gagnantes : accessoires, options, services complémentaires. En structurant vos offres avec des ponts entre produits, vous boostez le panier moyen — sans forcer la main.

Vous travaillez sur votre proposition de valeur ?

Ce guide vous aide à poser les bases d’une offre claire et différenciante.

Cas pratiques : comment des marques ont structuré leur gamme avec succès

Une gamme bien construite, ce n’est pas qu’une affaire de théorie. De nombreuses marques – grand public comme B2B – en font un levier stratégique. Voici quelques exemples parlants.

B2C : Nespresso, Decathlon, Apple

Nespresso maîtrise l’art de la montée en gamme. Leur offre de machines à café suit une logique claire : entrée de gamme accessible (Essenza), cœur de gamme équilibré (Pixie, Citiz), et haut de gamme premium (Lattissima, Creatista). À chaque niveau, un packaging soigné, des fonctionnalités spécifiques et une promesse claire. Résultat : le client se positionne facilement — et souvent vers le milieu ou haut de gamme.

Decathlon, de son côté, segmente ses produits en gammes “débutant”, “confirmé”, “expert”, sur quasiment tous ses sports. Simple, efficace. Chaque niveau de gamme a ses prix, ses performances, son design, ce qui permet à chacun de s’identifier selon son niveau de pratique.

Apple utilise une stratégie de gamme restreinte mais parfaitement lisible. iPhone SE pour l’entrée, iPhone “classique” pour le milieu, Pro et Pro Max pour le premium. Les écarts de prix sont pensés pour pousser vers le haut, tout en maintenant une cohérence technologique et visuelle.

Vous cherchez à booster vos conversions ?

Découvrez les biais cognitifs qui influencent l’achat de vos clients.

B2B : Hubspot, Sendinblue, OVH

Hubspot propose une montée en gamme modulaire : CRM gratuit, puis options payantes (Marketing Hub, Sales Hub, etc.) selon les besoins. Leur force ? Une logique claire de valeur ajoutée par palier.

Sendinblue (devenu Brevo) structure ses offres par volumes et fonctionnalités : de la version gratuite à l’illimité, avec un bon équilibre entre accessibilité et incitation à monter en gamme.

OVH segmente ses services cloud et serveurs par puissance et accompagnement. L’offre d’appel est claire, les options se superposent pour adresser des profils très différents.

À retenir :

Ces marques ont un point commun : leur gamme est pensée pour guider, pas pour noyer. Elle structure le choix, incite à monter en valeur, et renforce la perception de professionnalisme.

Une gamme claire, c’est une vente simplifiée

Construire une gamme de produits, ce n’est pas empiler des options. C’est penser parcours client, perception de valeur et lisibilité de l’offre. Une gamme bien structurée, c’est ce qui transforme une hésitation en achat.

Ce qu’il faut viser ? Un ensemble cohérent, lisible, progressif. Ni trop pauvre, ni trop riche. Où chaque produit a sa place, un rôle, une cible. Et où le client comprend en quelques secondes ce qui est fait pour lui.

Prenez le temps d’analyser votre gamme actuelle. Repérez les zones floues, les trous dans la raquette, les doublons. Puis réorganisez. Clarifiez. Testez.

Une gamme bien pensée, c’est moins de friction, plus de conversion, et une meilleure marge.

FAQ : ce qu’on nous demande souvent sur la construction d’une gamme

Combien de produits faut-il minimum dans une gamme ?

Il n’y a pas de règle fixe, mais trois niveaux suffisent souvent pour structurer une offre claire : entrée de gamme, cœur de gamme, premium. C’est la base du modèle good / better / best. Trop peu de choix limite la conversion. Trop de choix crée de la confusion.

Faut-il absolument une offre premium ?

Pas toujours, mais c’est souvent une bonne idée. Une offre premium permet de valoriser toute la gamme et d’augmenter le panier moyen. Même si elle ne représente qu’un faible volume de ventes, elle sert de point de comparaison… et tire la perception de valeur vers le haut.

Comment fixer ses prix sans cannibaliser ?

En définissant clairement les bénéfices propres à chaque offre. Chaque niveau doit apporter une vraie valeur perçue en plus. Et surtout : évitez les écarts de prix trop faibles entre les produits, qui rendent le choix flou. La cohérence perçue est clé.

Peut-on commencer avec une seule offre et étendre ensuite ?

Oui, et c’est même souvent préférable. Mieux vaut démarrer avec une offre pilier solide, bien positionnée, et ajouter progressivement des déclinaisons selon les retours clients. L’essentiel, c’est d’élargir la gamme en gardant une structure lisible et maîtrisée.

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