Impossible de parler d’entreprise sans parler de bilan comptable. Que vous soyez étudiant, créateur d’entreprise ou dirigeant d’une PME, lire et comprendre votre bilan comptable est une tâche complexe et fastidieuse, même si vous avez des notions en comptabilité.
Cela s’explique principalement par les nombreux éléments à indiquer et les différentes règles comptables à appliquer. Mais pas d’inquiétude, si vous avez besoin d’un petit rappel, ou tout simplement de comprendre de quoi il s’agit, cet article est fait pour vous.
L’essentiel à retenir
Le bilan comptable est souvent comparé à une « photographie » de la situation financière d’une entreprise à un instant donné. C’est crucial pour évaluer sa structure financière et, par conséquent, sa santé au global. Réalisé à la clôture de l’exercice comptable, cet état financier résume l’ensemble des actifs (ce que l’entreprise détient) et des passifs (les ressources financières nécessaires) que l’entreprise possède.
En cela, il vous permet de calculer des ratios (BFR, fonds de roulement), comprendre des éléments clés de sa structure et parfois, réviser son business model lorsqu’il est bancal.
Mais pour comprendre pleinement ce bilan, il est essentiel de savoir le lire correctement et comprendre dans quelle situation un bilan fonctionnel est plus intéressant qu’un bilan financier, ou en quoi le bilan prévisionnel diffère du bilan classique. C’est ce que nous allons voir ensemble.
Qu’est ce qu’un bilan comptable : définition
Le bilan comptable est souvent comparé à une photographie de la situation financière de l’entreprise à un instant T.
On le réalise systématiquement à la date de clôture de l’exercice comptable, qui varie selon les industries et les entreprises. L’exercice dure en principe douze mois mais ne se cale pas forcément sur une année civile (du 1e janvier au 31 décembre).
En effet, en fonction de l’activité de la société, il peut être plus pertinent d’avoir un exercice comptable du 1e mars au 28 ou 29 février par exemple si l’activité est saisonnière. Dans tous les cas, les dates de l’exercice comptable sont précisées dans les statuts de la société.
L’élaboration du bilan d’une entreprise doit donc se faire tous les ans. C’est une obligation légale dans le cadre de l’établissement des comptes annuels de la société et de la liasse fiscale.
Néanmoins, il est possible de réaliser un bilan comptable intermédiaire. Notamment pour faciliter l’obtention d’un crédit bancaire, qui nécessite en général des données actualisées.
Si certaines entreprises réalisent leur bilan comptable elles-mêmes, c’est un exercice complexe qui nécessite de connaître et de maîtriser de nombreuses règles et notamment les normes IFRS.
C’est pourquoi, le recours aux services d’un expert-comptable est souvent vivement recommandé. Cela peut éviter de lourdes sanctions fiscales et administratives !
Comme vous le savez déjà probablement, la comptabilité d’entreprise sert à classer la création de richesse faite par une entreprise. En cela, le bilan répertorie :
- Ce que l’entreprise détient, aussi connu sous le terme « actif» d’un côté : les rubriques sont classées de la moins liquide (les immobilisations) en haut, en passant par les stocks, les créances sur les clients et jusqu’à la plus liquide (les disponibilités en caisse) en bas.
- Les ressources financières dont elle a besoin pour fonctionner, aussi connues sous le terme « passif» : on y trouve notamment des dettes (court terme, moyen et long terme) ainsi que les capitaux propres (capital social, réserves ou bénéfices accumulés et résultat, bénéficiaire ou déficitaire…).
L’actif et le passif du bilan comptable doivent systématiquement s’équilibrer, règle d’or ! Afin d’avoir une vue d’ensemble de l’activité de la société et de sa santé, il faudra également jeter un coup d’œil aux deux autres états financiers : le compte de résultat et le tableau de flux de trésorerie.
Quel est le rôle d’un bilan comptable ?
Comme expliqué plus haut, le bilan comptable permet de donner une image claire sur ce que possède et ce que doit une entreprise. Cet outil est donc nécessaire pour un certain nombre d’acteurs qui souhaitent avoir une vue exhaustive du patrimoine de la société à un instant T :
- Les dirigeants d’entreprise, qui vont faire un certain nombre de choix stratégiques en fonction des états financiers afin de ne pas mettre en péril la société et continuer à la faire croitre ;
- Les investisseurs ou encore les actionnaires qui souhaitent connaitre les avoirs et les devoirs d’une société afin de déterminer s’il est intéressant ou non d’investir ;
- L’administration fiscale : qui calculera à partir de ce document l’assiette de l’impôt sur les sociétés (IS).
En répertoriant le patrimoine de l’entreprise (celle qu’elle possède et ce qu’elle doit), le bilan permet également de donner une valeur financière à la structure. Ainsi, le bilan sert de support de valorisation d’une société dans le cadre d’une cession ou d’une acquisition par exemple. Il contribue à la détermination d’un prix d’achat.
Mais pour savoir juger la santé financière d’une entreprise à travers un bilan, il faut savoir le lire correctement afin d’en tirer les informations essentielles. Pour faciliter la compréhension du bilan, on calcule généralement 3 ratios :
- Le Fonds de Roulement = (Capitaux propres + Dette Financière) — Immobilisations. Cet élément permet de déterminer les ressources dont dispose l’entreprise après avoir financé son exploitation à long terme.
- Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) = stocks + créances (créances clients et autres créances) – dettes (dettes fournisseurs, fiscales et sociales). Cet élément fait référence aux ressources dont l’entreprise a besoin pour financer son fonds de roulement puisqu’en pratique, il y a souvent des décalages entre les entrées et les sorties d’argent de l’entreprise, ce qui peut créer des tensions de trésorerie.
- La Trésorerie Nette = Fonds de roulement — Besoin en fonds de roulement. C’est un indicateur très intéressant qui permet de connaitre l’argent liquide dont dispose l’entreprise à un instant T une fois toutes ses dettes payées. Dans le cas où elle est positive, cela signifie que la situation financière de l’entreprise est saine et stable : les entrées permettent de couvrir toutes les dépenses prévues ou non et même de constituer une réserve d’argent. Si elle est négative, l’entreprise est alors déficitaire.
Bilan comptable : les différents genres
On compte trois grands types de bilans comptables : le bilan fonctionnel, le bilan financier et le bilan prévisionnel.
1/ Le bilan fonctionnel
Parce qu’il va bien au-delà de la simple compilation des données du bilan comptable, le bilan fonctionnel est un outil financier puissant.
En distinguant les éléments de l’actif et du passif comme des « emplois » et des « ressources », le bilan fonctionnel met en lumière la structure financière de l’entreprise. Ces derniers sont intelligemment réorganisés en fonction de leur contribution aux trois grands cycles de l’entreprise : le cycle d’exploitation, de financement et d’investissement.
L’analyse du bilan fonctionnel offre des clés précieuses pour évaluer la santé financière d’une entreprise. En calculant des indicateurs tels que le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement, il permet de déterminer si l’entreprise est capable d’assumer ses dépenses.
Par exemple, le bilan montre si elle est bien autofinancée ou si elle dépend de l’emprunt bancaire pour soutenir son cycle d’exploitation. Autre exemple, un fonds de roulement négatif indique souvent une situation risquée, nécessitant un recours à l’emprunt.
En creusant davantage, le bilan fonctionnel offre des insights sur ce qui stimule ou freine l’activité de l’entreprise. En mettant en évidence les catégories de clients ou les flux de trésorerie, il devient un outil précieux pour comprendre les moteurs de la performance ou les points de blocage.
En somme, le bilan fonctionnel se présente comme un guide indispensable dans la lecture et la compréhension de la dynamique financière d’une entreprise !
2/ Le bilan financier
Imaginez le bilan financier comme la version optimisée du bilan comptable. Il ne se contente pas de lister les informations, il les organise de manière stratégique. Les comptes sont réarrangés selon leur échéance et le degré de liquidité de l’actif, ainsi que le degré d’exigibilité du passif.
Ainsi, le bilan financier offre une vision instantanée de la capacité d’une entreprise à rembourser ses dettes avec ses actifs, c’est-à-dire sa solvabilité. C’est une pièce incontournable, souvent exigée par les banques avant d’accorder un prêt, qui permet de prendre des décisions éclairées sur l’avenir financier de la société.
3/ Le bilan prévisionnel
Un bilan prévisionnel est un bilan comptable anticipé. Il est donc construit comme un bilan comptable mais en prenant en compte des éléments futurs et des prévisions.
On peut l’utiliser dans le cadre d’une création d’entreprise par exemple, pour avoir une certaine visibilité dans les prévisions financières.
En général, le bilan prévisionnel est réalisé sur les 3 à 7 clôtures d’exercice à venir, selon le secteur d’activité.
Attention, si la construction d’un budget prévisionnel est un exercice accessible, ce travail nécessite un suivi rigoureux de vos finances tout au long de l’année. Vous ne savez pas comment faire ? Ca se passe par ici.
Comment faire un bilan comptable ?
1/ Revoir les opérations comptables antérieures
Avant de construire votre bilan, une première étape cruciale est de mettre à jour vos comptes avec les montants réellement enregistrés au cours de l’exercice en question.
Cette manœuvre comptable, connue sous le nom de « cut-off » ou « séparation des exercices« , englobe également les charges et produits à recevoir.
Un autre élément important est de constater également vos provisions, réaliser un inventaire de vos stocks, en-cours et de vos immobilisations, calculer vos amortissements et reporter toutes ces évaluations dans votre journal comptable dédié.
En d’autres termes, avant d’explorer les subtilités du bilan fonctionnel, assurez-vous de poser des bases solides en ajustant et en actualisant soigneusement vos comptes. Ces étapes préliminaires sont les fondations qui garantissent la fiabilité et la précision de votre bilan !
2/ Réviser ses comptes
Vérifiez que tous les soldes des comptes sont corrects et que toutes les opérations ont bien été enregistrées.
Pour ce faire, vous pouvez notamment réaliser un rapprochement bancaire, c’est-à-dire comparer les opérations figurant sur vos relevés bancaires avec celles qui sont réellement enregistrées dans votre comptabilité. Rien de bien compliqué.
3/ Faire son bilan d’entreprise
Faire votre bilan d’entreprise consiste à valoriser vos opérations comptables (achats, ventes, emprunts, amortissements, stocks, provisions, déclarations de TVA, paie) et à les mentionner dans les différents postes du bilan :
- Actif immobilisé
- Actif circulant
- Capitaux propres
- Autres dettes
Pour ce faire, vous devrez aussi réaliser en parallèle votre compte de résultats afin de savoir quel montant vous mentionnerez en réserve ou en perte (résultat net à la fin de l’exercice).
Vous pouvez faire vous-même votre bilan comptable simplifié en téléchargeant le formulaire Cerfa n° 15948 gratuitement sur le site /www.impots.gouv.fr, ou alors vous pouvez opter pour un logiciel de comptabilité qui facilitera vos démarches.
Toutefois pour vous assurer de respecter la loi et limiter les d’erreurs, il est conseillé de confier cette tâche à un expert-comptable. Il manie les états financiers et les normes du Plan Comptable Général français dans les règles de l’art !
Si la comptabilité vous intéresse et vous questionne, n’hésitez pas à consulter notre guide de la comptabilité ou les enjeux de la digitalisation comptable.
Comment réaliser le bilan d’une association ?
Les associations soumises à des obligations comptables doivent établir un bilan suivant un plan comptable spécifique aux associations, avec un actif et un passif à communiquer à l’administration.
Le modèle d’un bilan comptable d’une association doit comprendre :
- Les biens immobiliers, les meubles, les stocks divers ou encore le matériel que possède l’association ;
- Ce que ses adhérents et les donateurs doivent à l’association ;
- Ce que l’association doit à ses fournisseurs et ses partenaires financiers ;
- Le montant dont l’association dispose sur son compte en banque.
Néanmoins, l’élaboration d’un bilan comptable n’est pas obligatoire pour toutes les associations. On compte parmi celles concernées :
- Les associations recevant annuellement plus de 153 000 € de subventions ;
- Les associations ayant un bilan supérieur à 3 100 000 €, un chiffre d’affaires supérieur à 1 550 000 € ou plus de 50 salariés ;
- Celles assujetties aux impôts commerciaux ;
- Les associations sportives ou les fédérations ainsi que les associations de financement électoral.
Les réponses à vos questions sur le bilan comptable – FAQ
Est-ce obligatoire de réaliser un bilan comptable?
En principe, toutes les sociétés sont tenues d’établir une comptabilité régulière et sincère à jour dans l’application des règles de procédures comptables. Ainsi, la construction du bilan comptable annuel est obligatoire, peu importe le statut juridique de l’entreprise (SARL, EURL, SAS…).
Il en va de même pour les entrepreneurs individuels (EI), sauf s’ils ont opté pour le régime de la micro-entreprise. Ainsi, les auto-entrepreneurs sont les seuls à ne pas avoir l’obligation de faire un bilan comptable.
Combien de temps garder les bilans comptables ?
Chaque entreprise doit conserver les documents émis ou reçu dans l’exercice de son activité pendant une durée minimale.
En général, le bilan comptable ainsi que le compte de résultat et les annexes doivent obligatoirement être archivées pendant 10 ans au minimum à compter de la clôture de l’exercice comptable, tout simplement pour permettre à l’administration de contrôler a posteriori les comptes, à n’importe quel moment.
Attention, dans le cas où vous ne respecteriez pas ce délai, vous êtes susceptibles de payer une amende.
Ainsi, conserver vos états financiers vous permet non seulement de rester en conformité avec les réglementations comptables et fiscales, mais aussi d’éviter une sanction financière, parfois conséquente pour une petite entreprise.
Combien coûte un bilan prévisionnel chez un comptable ?
En toute logique, le prix d’un bilan prévisionnel chez un comptable dépend de la complexité qu’il représente.
Ainsi, il coûtera beaucoup moins cher pour une petite entreprise qu’une grande société. Pour vous donner une petite idée, le bilan comptable d’une petite société coûte généralement entre 1 200 € et 2 500 € hors taxe.
Si vous considérez que la facture est trop élevée, vous pouvez faire appel à un cabinet d’experts-comptables en ligne, qui tourne autour des 70 € par mois. A vous de faire le bon choix selon vos besoins !
Laisser un commentaire