La migration d’un site web est un exercice délicat et risqué s’il n’est pas bien exécuté. Nous avons conçu ce guide complet pour vous accompagner pas à pas dans votre projet, quel que soit le type de migration.
Après être revenu sur les enjeux d’une migration, nous expliquerons en détail les 8 étapes à suivre pour réussir votre projet.
Qu’est-ce que la « migration d’un site web » ? [Définition]
Avant même d’entrer dans le coeur du sujet, rappelons ce qu’est la migration d’un site web. Ou plutôt, ses différentes définitions. Plusieurs actions peuvent en effet être considérées comme des migrations. Les principales sont les suivantes :
- Le changement d’URLs. Par exemple, vous voulez raccourcir vos URL pour les rendre plus lisibles, corriger des URLs incorrectes ou supprimer toutes les dates de vos URLs.
- La fusion de contenus. Vous avez rédigé plusieurs pages sur le même sujet qui se cannibalisent. Vous décidez de fusionner toutes ces pages en une seule page.
- L’évolution du design. Vous décidez de changer entièrement le design et l’identité de votre site web – ce qui passe aussi, probablement, par l’ajout, le changement ou la suppression de contenus.
- Le changement d’architecture de votre site web OU de structure de vos URLs. Par exemple, vous voulez ajouter de nouveaux produits ou services sur votre site web. Vous n’êtes pas satisfait de l’architecture actuelle du site. Vous voulez la faire évoluer, en ajoutant de nouvelles catégories, en créant des sous-catégories, etc.
- Le migration de HTTP à HTTPS. Nous avons publié un article très complet sur le sujet, si ça vous intéresse : « Faut-il passer votre site web de HTTP à HTTPS ?« .
- Le changement d’hébergeur. Vous voulez par exemple changer d’hébergeur car vous n’êtes pas satisfait des performances qu’offre votre hébergeur web actuel.
- Le changement de CMS. Par exemple, votre site web a bien évolué : plus de pages, plus de fonctionnalités, plus de trafic, du coup vous avez besoin d’un CMS plus robuste.
- Le changement de nom de domaine. Vous décidez de changer de nom de domaine.
- La fusion de plusieurs sites. Par exemple, vous avez racheté une entreprise et vous voudriez fusionner le site de votre entreprise avec celui de l’entreprise acquise.
On le voit, la migration web peut s’entendre de nombreuses manières.
Découvrez comment choisir un nom de domaine efficace pour votre site web en 7 étapes.
Pourquoi les migrations de sites web sont des opérations délicates ?
Lorsque vous modifiez des pages qui sont référencées dans les moteurs de recherche, vous créez forcément des remous, de plus en moins grande intensité. Il y a toujours le risque de perdre des positions SEO. Si vous hésitez à réaliser la migration de votre site web, c’est un facteur à prendre en compte. Plus la migration sera réalisée dans les règles de l’art, moins le risque de perdre des positions dans les moteurs de recherche sera grande. D’où ce guide complet que nous vous proposons.
Comment réussir la migration de son site web ?
Dès lors qu’il y a changement d’URL, la migration doit être préparée et menée avec rigueur et prudence. Avant de vous lancer, assurez-vous que le jeu en vaut vraiment la chandelle. Parfois, mieux vaut avoir des URLs mal écrites et un bon référencement que des URLs optimisées et des pertes de positions SEO. On pourrait presque dire que la meilleure approche en matière de migration web, c’est d’éviter d’y avoir recours…Et pas uniquement pour des raisons liées au référencement naturel d’ailleurs. Une migration a aussi un impact sur les partages sociaux. Vous devrez aussi migrer tous les partages de vos pages sur les réseaux sociaux.
Un autre conseil : changez le moins de choses à la fois. Tous les changements que vous réaliserez dans le cadre de la migration de votre site web auront un impact sur vos rankings SEO, c’est pour cette raison qu’il est conseillé d’exécuter la migration suivant un process en plusieurs étapes. Nous verrons tout à l’heure en quoi consiste ce process. Certains trouverons sexy l’idée de la migration « big bang », qui chamboule tout de A à Z, qui remet tout à plat d’un coup d’un seul : design entièrement refondu, nouveaux contenus, nouvelle stratégie SEO. Mais lorsque vos positions SEO s’effondreront, comment est-ce que vous ferez pour identifier les raisons de cette chute ?
Il n’y a pas de secret : une migration réussie est une migration bien planifiée et exécutée avec une précision millimétrique. Et en matière de migration de site web, une chose est certaine : mieux vaut prévenir que guérir.
Pourquoi beaucoup de migrations de site web sont des échecs ?
Il y a essentiellement quatre raisons qui peuvent expliquer l’échec d’un projet de migration de site web :
- Un manque de prise de conscience des risques impliqués par la migration.
- Un manque de planification.
- Une checklist trop légère, voire inexistante.
- Un manque de compétences et de savoir-faire de la part des parties prenantes du projet.
Nous allons voir dans les prochains paragraphes comment éviter tous ces écueils et réussir le projet de migration de votre site web.
Voici d’autres causes de l’échec des migrations en général :
- Le fait qu’il n’y ait pas d’objectifs correctement définis en amont. Si vous ne savez pas clairement quel but vise la migration, vous ne pourrez jamais évaluer son succès ou non.
- Le fait d’oublier de migrer certaines URLs – de vieilles pages dont vous avez oublié l’existence.
- Vous avez des problèmes anciens de crawling et d’indexation de vos pages web, vous ne les avez pas résolus avant de faire la migration et vous vous retrouvez piégé car ces problèmes sont devenus très complexes à résoudre.
- La migration du site web n’a pas été validée en premier dans un environnement de test avant d’être déployée.
- La migration du site n’a pas été validée juste après son déploiement pour régler les bugs rapidement, avant qu’ils n’aient un impact négatif sur votre marque.
- Vous n’avez pas validé et suivi avec une attention particulière la migration des pages les plus importantes en termes de trafic et/ou de conversions.
Nous allons maintenant détailler les différentes étapes à suivre pour réussir la migration de son site web.
Découvrez 10 plugins Chrome indispensables pour l’analyse web et le SEO.
Réaliser avec succès la migration de son site web en 8 étapes
Nous allons détailler chacune des étapes à suivre pour mener une migration dans les règles de l’art et assurer à votre projet ses meilleures chances de succès.
Etape #1 – La planification du projet
Un projet de migration doit être planifié, le périmètre clarifié, les objectifs clairement formulés, les grands jalons posés. Ne lésinez pas sur les moyens, consacrez les ressources qu’il faut. Vous devez construire une checklist précise, éduquer les membres de l’équipe projet et bien les sensibiliser sur les risques associés à la migration d’un site web. Vous devez impliquer dès le début du projet un expert SEO. Passons en revue chacun de ces points :
- Le périmètre de la migration. Que souhaitez-vous changer ? Qui sera impacté par la migration ? Il y a une différence importante entre le fait de déplacer certains contenus à l’intérieur du site et refondre de A à Z le site. Nous avons vu en début d’article que la migration pouvait revêtir de nombreuses formes. Plus une migration est ambitieuse, plus elle implique de changements, plus elle est risquée et plus elle nécessite des ressources.
- Construire une équipe projet. Vous devez intégrer dans l’équipe toutes les personnes impactées par la migration du site. Cela concerne, en général : les administrateurs du site (webmasters), les développeurs, les designers, les rédacteurs, les chefs de projet, les experts SEO, les équipes juridiques et le management. Prévoyez une réunion kick-off avec toutes ces personnes pour informer tout le monde. Vous devez désigner un chef de projet en charge du pilotage de la migration (il peut s’agir d’un expert SEO, mais pas forcément).
- Identifiez vos objectifs. Demandez à tous les gens impliqués dans le projet quels sont leurs préoccupations, leurs attentes, leurs challenges concernant la migration. Demandez-leur quels sont, selon eux, les principaux critères de succès de la migration à leurs yeux. Cela participe du travail fondamental de définition des objectifs. Si vous ne fixez pas d’objectifs en amont, vous ne pourrez pas déterminer en aval si la migration est un succès ou un échec.
- Expliquez les risques impliqués et ce à quoi il faut s’attendre. Vous devez sensibiliser votre équipe sur les risques qu’implique la migration, en termes de référencement en particulier. Vous devez les informer sur la perte probable de trafic dans les premiers mois, sur le pourquoi du comment.
- Cartographiez les tâches. Faites une liste de ce que vous devez faire avant, pendant et après la migration de votre site web. Assignez les tâches aux bonnes personnes. C’est à ce moment-là qu’une checklist peut être utile. Nous aurons l’occasion de revenir dessus. Vous pouvez utiliser un Spreadsheet ou un outil collaboratif comme Trello pour gérer le planning et assigner les tâches.
- Choisissez le bon moment pour lancer le projet. Evitez de lancer le projet juste avant une période de vacances ou pendant une période de rush. Ne lancez pas le projet un vendredi sous prétexte que ce serait une bonne manière de terminer la semaine ! Le mardi ou le mercredi sont des bons jours pour lancer un projet, car le lundi est souvent occupé par des réunions et cela laisse deux ou trois jours avant le week-end pour régler les bugs au démarrage.
Etape #2 – La préparation de la pré-migration
L’étape de « pré-migration » est importante. Comme son nom l’indique, elle consiste à préparer tout ce dont vous aurez besoin au cours du projet. Cette étape constitue le gros du travail. En voici les principaux jalons :
Définir les spécifications SEO
Si la migration du site implique une refonte du design ou un changement de CMS, assurez-vous de bien définir les spécifications SEO pour les développeurs. Voici quelques exemples de points à clarifier :
- La structure des URLs.
- Les informations Meta : Titles et Meta Description.
- Le corps de contenu des pages et les titres Hn.
- Les sitemaps XML.
- Les données structurées (Schema.org).
- Le temps de chargement des pages.
Il y aurait beaucoup à dire sur tous ces sujets, mais ça demanderait un article en tant que tel. Beaucoup de ces sujets ont d’ailleurs été abordés dans les articles de La Fabrique du Net. Nous vous invitons à vous y reporter.
Evaluer le design
Si la migration implique une refonte du design, faites évaluer l’impact possible de ce changement sur le référencement. Demandez à la personne experte SEO dans l’équipe. C’est un point important. Le design commande si et où les contenus et les liens sont positionnés – et cela a un impact potentiellement massif sur la stratégie SEO.
Il se peut, par exemple, que le designer n’estime pas nécessaire d’inclure du body content dans les pages catégories. D’un point de vue design, cela peut s’entendre, mais d’un point de vue SEO, c’est assez problématique. Nous vous conseillons d’impliquer des experts SEO dès la phase de maquettage du site web.
Inventaire des contenus du site
Dès lors que l’on fait une migration, il est important de savoir quels seront les contenus impactés. Vous devez répertorier tous les contenus de votre site pour en acquérir une vision complète. Vous pouvez, pour cela, utiliser un logiciel d’analytics pour identifier toutes les pages qui génèrent du trafic (Google Analytics par exemple) ou bien exporter la liste de toutes les pages depuis votre CMS. N’oubliez pas non plus les images, qui sont aussi des contenus de votre site.
Audit du contenu de votre site et identification des pages phares
Vous devez les pages phares de votre site, celles qui génèrent le plus de trafic, de revenus, de conversions. Vous devez prioriser vos efforts sur ces pages d’où l’importance de bien toutes les identifier. Pour cela, vous pouvez utiliser :
- Un outil analytics comme Google Analytics pour identifier les pages les plus performantes en termes de trafic et de conversions (via vos objectifs GA).
- Un outil SEO pour identifier les pages les plus performantes du point de vue SEO, celles qui ont le plus de backlinks, d’autorité, etc. : Google Search Console, Ahrefs, Majestic…
Intégration des nouveaux contenus dans l’architecture
Si vous comptez de nouveaux contenus sur le site, il est important de savoir si ces nouveaux contenus peuvent ou non s’intégrer dans l’architecture existante. Si votre architecture actuelle n’est pas assez flexible pour intégrer ces nouveaux contenus, vous allez devoir faire évoluer cette architecture.
Découvrez comment optimiser l’architecture d’un site web pour le SEO.
Mise à jour des outils de suivi des positions SEO
Vous avez identifié vos pages clés, et vous savez déjà sur quels mots-clés ces pages sont bien référencées. Maintenant, il faut que vous mettiez à jour l’outil que vous utilisez pour suivre l’évolution de vos positions SEO pour être sûr de tracer toutes les requêtes sur lesquelles les pages sont référencées. C’est important pour que vous puissiez vérifier si vous avez regagné vos positions SEO suite à votre migration.
Listez toutes vos pages phares et assurez-vous que toutes les requêtes sur lesquelles elles se positionnent sont trackées dans votre outil. Vous pouvez utiliser un outil comme Google Search Console, Ahrefs ou SEMrush pour vérifier que vous trackez toutes les requêtes importantes.
Planification des redirections
Le plan de redirection décrit quels sont les domaines et les URLs qui ont besoin d’être redirigés au moment du lancement du site. Gardez à l’esprit que vous avez probablement déjà des redirections en place sur votre site actuel. Si vous ne migrez pas ces redirections, cela peut avoir un impact très négatif sur vos performances SEO.
Faites une liste des domaines et des URLs déjà redirigées et mettez-les dans un spreadsheet en 3 colonnes :
- Colonne A : le domaine ou l’URL de l’URL qui est actuellement redirigée.
- Colonne B : la destination de la redirection actuelle.
- Colonne C : la destination de la nouvelle redirection.
Il est important de vérifier que vous n’avez oublié aucun domaine ou aucune URL et vous assurer qu’ils redirigent bien vers le nouveau site. Vérifiez, dans Google Analytics, le rapport du nom de l’hôte (Technologie > Réseau > Choisir « nom de l’hôte » en dimension primaire) pour voir s’il y a des domaines ou sous-domaines bizarres qui génèrent du trafic sur le site et vous assurer que ces domaines sont intégrés dans votre plan de redirection.
Prenons un exemple.
Supposons qu’il y a trois domaines qui redirigent (nous parlons de redirections 301) sur le site :
- Un domaine A redirige sur https://exemple.fr
- Un domaine B qui redirige vers https://exemple.fr
- Un domaine C qui redirige vers https://exemple.fr/boutique/
Il y a déjà des redirections en place dans la mesure où l’URL de la boutique a évolué. https://exemple.fr/shop redirige désormais sur https://exemple.fr/boutique/. Ensuite, supposons que le domaine change de https://exemple.fr à https://nouvel-exemple.fr. La nouvelle URL de la page boutique est donc https://nouvel-exemple.fr/boutique.
Par conséquent, voici à quoi doivent ressembler les redirections :
- Le domaine A redirige vers https://nouvel-exemple.fr
- Le domaine B redirige vers https://nouvel-exemple.fr
- Le domaine C redirige vers https://nouvel-exemple.fr/boutique.
- https://exemple.fr/shop redirige vers https://nouvel-exemple.fr/boutique.
Cette liste va devoir être complétée avec les URLs qui vont changer au cours de la migration. A ce sujet, soyez très vigilant sur un point. Il faut éviter d’avoir des chaînes de redirections. Une chaîne de redirections, c’est lorsqu’une URL A redirige vers une URL B qui redirige elle-même vers une URL C, etc si bien que l’internaute qui tape l’URL A est redirigé vers l’URL N au terme de n redirections.
Découvrez les règles d’or pour construire une structure d’URL performante en SEO.
Faites de vraies redirections de vos URLs et de vos domaines
Il faut que toutes vos anciennes URLs redirigent vers les nouvelles URLs les plus pertinentes, plutôt que de rediriger vers la nouvelle page d’accueil du site. Si vous ne faites pas cela, les moteurs de recherche verront dans vos redirections des sortes d’erreurs 404 – cela aura une incidence potentiellement très négative sur vos rankings SEO.
Mise à jour des URLs sur tous les supports
Les changements d’URL n’impactent pas seulement le SEO. Ils impactent aussi vos efforts marketing : de vos campagnes AdWords (ou LinkedIn, Facebook, Twitter…) à votre newsletter en passant par vos brochures, vos emails transactionnels ou vos réseaux sociaux. Vous devez informer votre équipe marketing du changement des URLs pour qu’ils puissent s’y préparer.
Il est important en particulier de mettre à jour les liens dans vos campagnes publicitaires pour deux raisons spécifiques :
- Si vos redirections échouent, la performance de vos campagnes publicitaires s’en trouvera lourdement impactée.
- Les campagnes payantes peuvent être suspendues par les ad networks lorsque les URLs de destination utilisées dans les annonces sont redirigées.
Evidemment, la mise à jour des URLs ne doit être activée qu’au moment de la publication du nouveau site.
Préparer une campagne payante pour le rebranding et sur les requêtes les plus importantes
Si la migration est associée à un changement au niveau de votre marque (changement de nom de domaine et de nom tout court de la marque), nous vous conseillons de créer une campagne publicitaire sur les requêtes de l’ancienne et de la nouvelle marque pour vous assurer que le maximum de personnes atterrisse sur votre site web.
Au début de la migration, vous observerez probablement une chute temporaire de vos positions SEO. Il faut le temps que les moteurs de recherche crawlent et indexent votre nouveau site web. Si vous ne pouvez pas vous permettre de subir une chute de trafic sur le site, raison de plus pour créer des campagnes publicitaires. Elles compenseront la perte de trafic organique.
Maintenir les anciennes URLs dans le sitemap XML
Contrairement à une idée reçue, il est important d’utiliser un sitemap XML qui contient les anciennes URLs lorsque vous faites une migration, cela aide les moteurs de recherche à trouver vos nouvelles URLs plus rapidement en leur donnant les URLs redirigées. Gardez les anciennes URLs dans le sitemap jusqu’à ce que les nouvelles URLs soient correctement indexées.
Découvrez comment conserver ses positions SEO lors de la refonte d’un site internet.
Créer un environnement séparé pour tester la migration
Il est conseillé de créer un environnement séparé pour que vous puissiez effectuer des tests avant de déployer la migration. Cela permet d’éviter d’effectuer des changements techniques en live sur le site, ce qui est très risqué dans la mesure où si quelque chose se passe mal, cela impacte directement vos visiteurs.
Pour que la migration s’effectue en douceur, il est essentiel que vous ayez un environnement de travail séparé à côté de votre environnement de production où vous pourrez ajouter les contenus, tester et préparer le lancement de la migration. Vous vous retrouverez temporairement avec deux environnements : l’environnement de votre site actuel, destiné à laisser la place au nouveau environnement qui est l’environnement de test.
Attention : faites bien attention à ce que votre nouvel environnement ne soit pas accessible au public. La meilleure façon de faire est d’utiliser l’authentification HTTP. Nous vous conseillons de mettre dans la liste blanche toutes les adresses IP des personnes qui travaillent sur place et de délivrer des accès (ID / mot de passe) aux intervenants externes et aux personnes qui travaillent à distance.
Etape #3 – Les tests pré-migration
La troisième étape consiste à réaliser tous les tests de migration pour vérifier que tout est bon et prêt pour être lancé.
Assurez-vous que vous avez accès au nouvel environnement
Si vous vous apprêtez à migrer vers un nom de domaine qui n’existe pas encore, vous n’avez rien à faire, vous pouvez y accéder directement. Si la migration s’effectue vers un nom de domaine existant, alors vous pouvez ajuster votre fichier d’hôte(s) ou utiliser un serveur local DNS.
Tester les redirections
Vous devez vérifier si les redirections de votre plan de redirections sont bien implémentées et fonctionnent bien. Nous vous conseillons de tester en vérifiant manuellement sur quelques échantillons et en utilisant pour les autres URLs un outil comme Screaming Frog.
Faire les vérifications SEO
Vérifiez ensuite que votre nouvel environnement répond aux critères SEO :
- Structure des URLs. Vérifiez que la structure des URLs est bonne.
- Titles, Meta Descriptions et titres Hn : sont-ils en phase avec votre stratégie SEO ?
- Contenus. Est-ce que toutes vos pages ont du contenu ?
- Maillage interne. Est-ce l’organisation de vos liens internes est en phase avec votre stratégie SEO ? Est-ce que les pages phares de votre nouvel environnement ont suffisamment de liens internes en provenance de pages fortes et pertinentes ? Est-ce que les liens internes ont-ils été mis à jour pour pointer vers les nouvelles URLs à la place des anciennes ?
- URLs canoniques. Est-ce que les URLs canoniques sont utilisées correctement et pointent bien vers la version canonique de la page ? C’est important pour consolider les signaux SEO de la page et éviter le duplicate content.
- Robots.txt. Est-ce que le fichier robots.txt est bien configuré pour éviter que certaines pages soient indexées dans les moteurs de recherche et éviter le duplicate content suite à la migration.
- Données structurées. Est-ce que les données structurées comme Schema ou les Twitter Cards sont bien implémentées ? Sur ce sujet, découvrez comment mettre en place un balisage sémantique Schema.org.
- Codes HTTP. Est-ce que les pages utilisent les bons codes HTTP ? Vous devez utiliser les redirections 301 uniquement pour les redirections, le code 404 pour les pages qui n’existent pas et le code 410 pour les pages non-migrées et définitivement supprimées.
- Liens cassés. Vérifiez que votre site ne comporte pas de liens cassés.
- Pagination. Si vous utilisez une pagination sur votre site, par exemple pour les pages catégories produits ou les pages archivées de votre blog, vérifiez que la pagination est correctement implémentée.
- Vitesse de chargement. Vous pourrez bien sûr vérifier la vitesse de chargement de votre nouveau site une fois qu’il sera publié, mais nous vous conseillons de le faire dès maintenant, dès la phase de test sur votre environnement de test.
- Sitemap XML. Est-ce que le nouveau site contient un sitemap valide qui contient uniquement les pages indexables.
Trier les problèmes
Lorsque l’on fait des tests de pré-migration, on découvre toujours des problèmes. Nous vous conseillons de trier les problèmes rencontrés en déterminant pour chacun d’eux si il peut entraver le lancement de la migration ou s’il peut être réglé après, une fois que la migration sera terminée. Soyez pragmatiques et ne perdez pas de vue les objectifs de la migration que vous vous étiez fixé au départ. Ne vous dispersez pas. Revenir sur une migration une fois qu’elle est déployée est très coûteux, il faut donc peser avec soin le pour et le contre devant chaque problème rencontré.
Nous pouvons en passer à l’étape suivante : le lancement !
Etape #4 – Le lancement
Le jour du lancement est un jour important, attendu autant que redouté. Mais vous l’avez normalement bien préparé si vous avez suivi les étapes qui précédent. Vous avez fait tous les tests comme il fallait. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Les problèmes qui ont été mis au jour à l’occasion des tests ont été réparés. Vous pouvez être confiant ! Voici quelques actions à réaliser dans le cadre de la phase de lancement.
Rendez le nouveau site accessible
Vous devez supprimer toutes les limitations mises en place au moment de l’étape de testing pour que les moteurs de recherche et les internautes puissent accéder à votre nouveau site : authentification HTTP, directives nonindex, robots.txt…
Mettez à jour les enregistrements DNS
Vous devez à présent mettre à jour les enregistrements DNS pour les faire pointer vers le nouvel environnement.
Etape #5 – La vérification post-lancement
Vous avez déployé la migration, ça y est. Avant de vous réjouir, assurez-vous que tout fonctionne bien avec le nouvel environnement. Voici les principaux éléments à checker :
- Tester les pages phares. Testez vos pages phares pour vous assurer qu’elles fonctionnent toutes correctement et contiennent les bons contenus.
- Nouveau robots.txt. Est-ce que le nouveau fichier robots.txt fournit le bon accès aux bons crawlers ?
- Ancien robots.txt. Si vous avez changé de nom de domaine, est-ce que l’ancien robots.txt offre un accès aux moteurs de recherche pour qu’ils puissent suivre les redirections ?
- Redirections. Est-ce que toutes les redirections sont en place et fonctionnent bien ?
- Checking SEO. Reprenez les éléments de vérification listés plus haut dans l’article et vérifiez que tout est bon.
- Sitemaps XML. Assurez-vous que le nouveau sitemap est correct. Vous devez aussi, comme on l’a dit, vous assurez que le sitemap avec les anciennes URL est accessible sur l’ancien nom de domaine. Cela permet aux moteurs de recherche de découvrir les nouvelles pages plus rapidement. Garder les sitemaps contenant les anciennes URL pendant un bon mois avant de les supprimer.
- Analytics. Vérifiez que tous les outils analytics fonctionnent bien et que les codes de suivi sont correctement implémentés.
Etape #6 – Le suivi post-migration
Si tout va bien, que le lancement s’est bien passé, voici quelques-unes des principales actions post-migration à réaliser :
- Enregistrer votre site sur Google Search Console et Bing Webmaster Tools (si vous utilisez un nouveau domaine). Pensez bien à enregistrer toutes les versions du domaine.
- Utiliser l’outil « Explorer comme Google » de Google Search Console pour vérifier que vos pages se lancent et s’affichent correctement.
- Lancer les campagnes publicitaires que vous aviez préparé plus tôt en remplaçant dans vos annonces les anciennes URLs par les nouvelles. Si vous avez créé des campagnes de rebranding, c’est le moment de les activer.
- Mettre à jour les backlinks. Vous devez identifier les sites qui font des liens vers vos anciennes URL et les contacter pour leur demander de les mettre à jour. Cela permettra de réduire le temps de chargement de ces liens pour vos visiteurs.
- Augmenter la TTL de vos enregistrements DNS. Quelques jours après la migration, vous pourrez en toute sécurité augmenter la TTL (durée de vie) des enregistrements DNS de votre site web (surtout si vous ne disposez pas de CDN).
Découvrez comment réaliser un audit SEO efficace en 15 points.
Etape #7 – Le monitoring post-migration
Suivez de près vos KPIs pour vérifier que votre nouveau site a de bonnes performances. Et pas uniquement les performances SEO, mais aussi celles qui concernent les autres sources de trafic, les conversions et les revenus générés par le site.
Malgré tout, dans la mesure où une migration a presque nécessairement un impact sur les résultats SEO, suivez de près vos KPIs SEO pour vérifier que la migration s’est bien déroulée et que les moteurs de recherche comprennent bien le nouveau site.
Vous devez aussi comparer le nombre de pages indexé sur l’ancien site et le nombre de page indexé sur le nouveau site. Si vous avez publié de nouveaux contenus, vous devrez normalement avoir plus de pages indexées sur la nouvelle version. Pour checker, utilisez Google Search Console. Si vous avez créé un sitemap distinct pour l’ancienne et pour la nouvelle version du site, vous pourrez facilement vérifier l’état de l’indexation.
Vous devez aussi suivre les erreurs 4xx, en particulier les erreurs 404 et les erreurs 410. Vous pouvez pour cela checker vos log files et utiliser encore une fois Google Search Console pour voir les éventuelles erreurs remontées par Google.
Etape #8 – Evaluer la réussite de la migration de votre site web
Pendant la phase de démarrage du projet, toutes les personnes impactées par la migration ont formulé et partagé leurs préoccupations et leurs objectifs. Ce à partir d’eux que vous pouvez à présent évaluer le degré de réussite du projet :
- Est-ce que toutes les préoccupations et demandes ont été prises en cours ? Si non, pourquoi ?
- Est-ce que tous les objectifs ont été atteints ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ?
- Quels sont les principaux enseignements appris pendant la réalisation du projet ?
- Qu’est-ce que vous devrez faire la prochaine fois pour améliorer ce qui peut l’être ?
Vous l’aurez compris, la migration d’un site web est une entreprise « tricky » comme disent les anglo-saxons. Pour réussir votre migration, vous devez avant tout avoir un plan d’action clair et précis…et ensuite tenir le cap dans l’exécution !
Patrick valibus a écrit
le :
Bonjour,
Nous avons créé le premier outil (au monde, cocorico !) qui permet de quasi automatiser les migrations de site SEO.
Acquisition de data, création automatique des règles et tests
Est-ce qu’il serait possible de vous en parler pour pourquoi pas complèter votre article car mine de rien il permet d’automatiser une grande partie des actions que vous listez.
on a d’ailleurs fait une vidéo qui montre un cas d’école en 10 mn « Comment faire la migration seo d’un site Internet en moins de 10 minutes ? »
Bonne journée
La Fabrique du Net a écrit
le :
Bonjour,
Nous pouvons en discuter, je vous invite à nous contacter à cette adresse : contact@lafabriquedunet.fr
A bientôt,
medimar a écrit
le :
Dossier complet très utile comme feuille de route. Merci.
La gestion du temps est très importante lors d’une migration. Il faut évaluer la charge de travail a fournir en amont et prévoir un delta afin d’être dans les clous avant la deadline.
Thus a écrit
le :
Un énorme merci à tous ceux qui auraient contribué à la publication de ce dossier fort bien expliqué !