Les méthodes agiles, en particulier le Scrum, s’imposent dans la gestion de projet web. Pas toujours évident de comprendre clairement les enjeux derrière la méthodologie « agile ». Pour nous aider à y voir plus clair, nous avons eu la chance d’interviewer Rodolphe Darves-Bornoz, coach agile et Scrum Master chez Theodo, une jeune SSII parisienne en très forte croissance. Diplômé de Sciences Po et Columbia, il fonde SportDub en 2011, avant de rejoindre Theodo en tant que Scrum Master / Business Developper en 2015.
Bonjour Rodolphe, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer le positionnement de Theodo ?
Bonjour La Fabrique du Net. Je suis Chief Product Officer chez Theodo. Je m’occupe d’améliorer la satisfaction de nos clients en optimisant notre méthodologie. Avant Theodo, j’avais monté une startup, Sportdub, et je suis venu chez Theodo pour apprendre et cartonner ma prochaine entreprise. Lorsque je suis arrivé, nous étions une quarantaine, aujourd’hui, nous sommes 130, entre Paris et Londres.
Notre métier est au croisement entre le conseil en stratégie et le développement web. Nous aidons nos clients à attaquer de nouveaux marchés ou à améliorer la productivité de leurs équipes en développant des applications sur mesure pour eux.
J’ai par exemple travaillé avec Sponsorise.me, une startup de social sponsoring. Leur enjeu était d’augmenter le nombre de sportifs qui s’inscrivent sur la plateforme pour rechercher un financement. Nous avons constitué une équipe mixte, avec des développeurs Theodo et Sponsorise.me, pendant 1 an. Nous avons itéré sur le parcours d’inscription et de financement. Résultat : ils ont multiplié par 10 leur activité et ont permi à 70 athlètes d’aller aux JO à Rio.
Theodo est une jeune SSII reconnue pour son expertise / expérience en gestion de projet agile. Pourriez-vous expliquer simplement à nos lecteurs les grands principes de la méthodologie agile, et du Scrum plus précisément ?
Les projets en agile réussissent parce qu’ils se concentrent sur la valeur à apporter et suppriment le gaspillage.
Notre obsession est de créer de la valeur le plus rapidement possible pour notre client. Nous priorisons les développements en fonction de leur impact escompté sur le business.
L’équipe travaille sur des cycles de production d’une semaine et livre de nouvelles fonctionnalités tous les jours au Product Owner (PO). L’intérêt – ou non – des utilisateurs est validé en quelques semaines. Les éventuels retards sont identifiés au quotidien. L’équipe adapte son produit et sa façon de travailler en fonction. Nous évitons les tunnels de 6 mois avant de savoir si un projet va marcher ou non.
Mettre en place la méthodologie scrum dans une organisation habituée aux méthodologies plus classiques doit être un sacré défi humain. Quelles sont les bonnes pratiques que vous recommandez pour faciliter le passage au Scrum ?
Pour réussir son passage à l’agile et à Scrum, commencez petit. Nous recommandons en général de commencer par un projet de 8-10 semaines.
Le changement va être difficile. Au-delà des développeurs, vous voulez que les commerciaux, l’équipe marketing ou les ops adoptent une approche orientée utilisateurs et résultat. Le management va devoir s’impliquer et soutenir les personnes qui portent la transformation.
Le Scrum et l’agile peuvent être contre-intuitif. Pour faciliter l’acculturation et le transfert de compétences, nous constituons souvent des équipes mixtes Theodo-client, avec un plan de formation des personnes en internes.
Certains parlent d’un phénomène de mode pour expliquer le succès très rapide du scrum, à la fois en startup et dans de grands groupes. Y a-t-il des contextes où la méthodologie agile n’est-elle pas adapté ? Dans le cas particulier d’un projet en démarrage (avec par exemple un développeur, un designer et un marketeux), comment faut-il adapter généralement la méthodologie ?
Scrum et la méthodologie agile sont utiles dans un contexte de forte incertitude et de forte complexité. Pour une startup ou un grand groupe, Scrum se prête très bien au début d’un projet : le moment où vous voulez apprendre très vite si ce que vous faites intéresse vos utilisateurs ou pas.
C’est un framework qui permet de canaliser les demandes et d’impliquer tout le monde – business, design, tech – dans la conception des fonctionnalités. Les développeurs sont protégés des interruptions. En contrepartie, ils donnent de la visibilité sur leur avancement et acceptent que le projet change de direction à chaque sprint si besoin.
Quand on échange avec des agences / SSII qui travaillent en Scrum, l’une des difficultés souvent citées, c’est le manque de culture digitale ou de motivation du “Product Owner” chez le client. Quels conseils donneriez-vous aux agences / développeurs confrontés à ce problème ?
Le choix du Product Owner est déterminant dans la réussite du projet. Je ne pense que la culture digitale soit un pré-requis. Pour moi, les éléments clés sont :
- La connaissance du business et du problème que l’on veut résoudre
- Sa vision pour la solution
- Sa capacité à prendre des décisions
- Son implication en temps dans le projet
Sur les grands projets, nous identifions aussi un sponsor qui va s’impliquer et nous aider à débloquer l’équipe, quand elle dépend d’autres départements de l’organisation par exemple.
Et un petit mot de conclusion ?
Scrum et l’agile sont faciles à comprendre, plus difficile à maîtriser. Chez Theodo, on est en très forte croissance parce qu’on arrive à appliquer ces méthodes chez nos clients. Si vous cherchez l’endroit parfait pour monter en compétence avant de créer votre propre entreprise : join us !
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