Le trafic sur mobile a littéralement explosé ces dernières années, notamment grâce aux applications. Combien de gens trouvent votre application ? Combien la télécharge ? Combien l’utilise souvent, et pourquoi faire ? Combien la désinstalle ? Ce sont autant de questions dont les réponses peuvent être de précieuses informations lorsqu’on dirige un projet digital. Toutes ces questions peuvent être traités par Google Analytics pour mobiles, et nous allons voir plus en profondeur comment en profiter.
Pourquoi utiliser Google Analytics ?
Avant de regarder plus en profondeur comment fonctionne Google Analytics pour les applications, regardons plutôt les avantages qu’il y a a l’utiliser :
- Google Analytics facilite les échanges d’informations entre le trafic de votre application, et le trafic de votre site web, ce qui peut s’avérer particulièrement intéressant si vous êtes présent sur ces deux plateformes.
- Google Analytics est le leader dans l’analyse de trafic, ce qui sous entend non seulement son efficacité, mais aussi une multitude de tuto et bonnes pratiques que vous pourrez consulter facilement, à l’aide d’une petite recherche sur… Google.
- Il est gratuit, c’est toujours bon de le rappeler.
- Il est plutôt facile à utiliser : la solution basique intègre déjà beaucoup de fonctionnalités de tracking et d’analyse. Il est mis à jour régulièrement et, en tant que logiciel Google, vous pouvez être sûr qu’il sera toujours au fait des meilleures pratiques web en matière de tracking.
Par quoi commencer ?
Avant de se lancer dans une installation de Google Analytics, prenez le temps d’analyser quels sont les « metrics » les plus important pour vous dans le cadre de votre activité. Il en existe de multiples, comme par exemple le nombre d’installations et désinstallations, le nombre d’utilisateurs actifs quotidiennement, le panier moyen par session, la durée d’une session, etc… Il existe trois solutions pour configurer le tracking de votre application mobile :
- Utiliser le SDK (Software Development Kit) de Google Analytics, existant aussi bien sur iOS que Android.
- Utiliser Google Tag Manager, qui nécessite lui aussi de passer par son SDK. On vous recommande cette méthode, puisque Google Tag Manager se veut facile à manager, pour la simple et bonne raison que vous n’aurez pas à mettre à jour votre application à chaque fois que vous souhaitez modifier vos codes de tracking, mise à jour qui peut prendre parfois plusieurs jours avant d’être disponible sur le store.
- Google Tag Manager associé à Firebase Analytics, lui aussi développé par Google. Cette méthode s’avère particulièrement pratique si vous avez déjà Firebase d’installé dans votre application.
Quelle que soit la méthode que vous utiliserez, on peut vous conseiller quelques recommandations universelles pour acquérir des informations les plus précises possibles sur vos utilisateurs. Par exemple, si vous possédez plusieurs applications, prenez soin de collecter les données bien séparément, de manière à ce que ces mêmes données ne finissent pas par se corrompre entre elles. Différentes versions d’une seule et même application peuvent également poser des difficultés de tracking, soyez vigilant lorsque vous vous déployez sur plusieurs plateformes.
Est-il nécessaire de créer deux entités séparées si vous utilisez à la fois une application et un site? Si votre application ne vous sert pas à vendre, alors oui il est préférable d’avoir deux entités. Dans le cas contraire, il n’est pas réellement nécessaire de dissocier les deux. Pourquoi ? Car il est possible que vos utilisateurs utilisent différents appareils avant de passer à l’achat. Dans ce cas, vous pouvez utiliser le User ID pour tracker les différentes interactions de l’utilisateur, quelle que soit l’appareil qu’il utilise, et Google vous explique comment faire sur son support.
Si les outils de Google sont puissants, gardez à l’esprit qu’il existe tout de même des limitations de récolte de données. Par exemple, Google se limite à 10 millions de « hits » par mois, et 500 « hits » par utilisateurs par session, largement suffisant dans la plupart des cas.
Quelles différences entre Google Analytics pour une app mobile et un site web ?
- Écrans vs Pages : Les applications mobiles ont des écrans, et non des pages à proprement parler, ce qui signifie que le « ga:pageview » n’a pas de sens sur mobile.
- Cookies : Les applications mobiles ne collectent pas de cookies pour authentifier les utilisateurs. En lieu et place du système de cookie, les applications mobiles génèrent un identifiant unique lorsque l’application est lancée pour la première fois par un utilisateur. A la différence des cookies, ces identifiants ne changent pas, à moins que l’utilisateur désinstallent l’application, ou nettoie complètement son mobile. Dans ce cas, un nouvel identifiant sera généré.
- L’objet dataLayer : Si vous utilisez Google Tag Manager pour tracker des données mobiles, gardez à l’esprit que la zone d’activité (le layer) n’est pas nettoyé lorsque l’utilisateur consulte un nouvel écran. Du coup, les informations récoltées deviennent rapidement un fourre tout inexploitable pour de l’analyse marketing digne de ce nom. Pensez à paramétrer en « null » l’élément dataLayer si vous utilisez Google Tag Manager sur mobile.
- Instantané vs différé : Sur mobiles, les données concernant les « hits » (un hit correspond à une touchette de l’écran tactile par l’utilisateur) sont stockées en paquets, et envoyés à intervalles réguliers pour économiser la batterie et la bande passante de l’utilisateur. Cet intervalle est de 30 minutes sur les mobiles fonctionnant sous Androïd, et deux minutes seulement pour les appareils Apple sous iOS. Si l’impact de cette différence peut sembler minime, il limite tout de même l’analyse à chaud des données récoltées sur mobile.
Comment définir une session sur mobile ?
Par défaut, les sessions sur Google Analytics sont limités à 30 minutes, aussi bien sur le site que l’application. Concernant les applications, il faut penser à configurer un « timeout ». C’est une sorte de rupture qui permettra à Analytics de considérer comme une nouvelle session toute session qui débuterait X temps après la dernière session enregistrée par Analytcis, même si l’application continue de tourner en tâche de fond dans le smartphone de utilisateur, sans que ce dernier ne l’utilise. Si vous constatez que vos utilisateurs interagissent fréquemment avec votre application, à de cours intervalles, vous pourrez manuellement configurer ce « timeout » sur une durée plus faible, de l’ordre de 10 ou 15 minutes. C’est à vous de déterminer empiriquement à quel moment vous considérez que votre utilisateur engage une nouvelle session sur votre application. Par exemple, si vous êtes analyste chez Twitter, vous pouvez légitimement considérer que vos sessions sont très courtes, de l’ordre de quelques minutes tout au plus. En revanche, si vous êtes un média distributeur de contenu long, il faudra peut-être rallonger le timeout pour que ce dernier soit conforme à la consommation de vos contenus.
Quelles informations traquer et quels rapports analyser ?
Tracker les installations
Tracker les installations vous offrira une meilleure compréhension du parcours qui mène les utilisateurs vers votre application. Ainsi, vous serez capable d’identifier les meilleurs canaux d’acquisition pour optimiser votre trafic. Le rapport d’acquisition de Google Analytics vous permettra notamment de déterminer des informations telles que :
- Combien d’utilisateurs ont installé votre application ?
- Quelles publicités et autres campagnes de communication vous apporte le plus de trafic ?
- Quels sont les systèmes d’exploitations et smartphones utilisez par vos utilisateurs ?
- Quelle part de vos utilisateurs peut être considérée comme celle représentant les utilisateurs réguliers ?
Si vous faites la promotion de votre application en utilisant AdWords, pensez bien à lier vos comptes Analytics et AdWords. Cela vous permettra de déterminer facilement combien d’utilisateurs ont téléchargé votre application après avoir cliqué sur une promotion poussée par Google AdWords.
Analyser des informations sur les clients
Les outils comme Google Analytics vous permette d’en apprendre beaucoup sur vos utilisateurs. Quel âge ont-ils ? D’où viennent-ils ? Combien de temps passent-ils sur votre application ? Ces données – et bien d’autres – vous permettent de cibler intelligemment vos publicités. L’onglet « Overview » que vous trouverez dans les rapports d’audience vous donnera déjà une idée générale sur vos utilisateurs, comme par exemple le nombre d’utilisateur passés sur votre app sur une période donnée, ainsi qu’un ratio entre les nouveaux utilisateurs et ceux dit « loyaux ».
Au delà de ces informations basiques, on vous conseille de faire un tour dans l’onglet « Behavior ». Ce dernier peut vous donner des informations très qualitatives concernant le comportement de vos utilisateurs, comme :
- Le nombre de visiteur unique ayant fait un tour sur votre application, sur une période donnée
- Le chiffre d’affaires par utilisateur. Cette donnée pourra vous permettre d’identifier vos meilleures tunnels d’acquisition.
- Tous les KPI les plus classiques, en fonction des différentes versions de votre application.
- Les informations par cohorte : Avec Google Analytics, vous pouvez facilement segmenter vos utilisateurs sous un ou plusieurs dénominateurs communs. Cela peut vous permettre, par exemple, d’identifier un segment de vos visiteurs qui convertirait moins que la moyenne, et ainsi mener des actions commerciales ciblées.
- Des informations démographiques : C’est une autre façon de segmenter la donnée, qui peut mettre en exergue des opportunités commerciales intéressantes. Vous vous rendrez peut-être compte que les citoyens d’une certaine région ont tendance à acheter beaucoup plus que d’autres.
Analyser comment les utilisateurs interagissent avec votre application
En passant par l’onglet « Behavior » dont nous avons brièvement parlé, vous serez à même de récolter beaucoup d’informations sur les interactions des utilisateurs avec votre application :
- Combien d’écrans mes utilisateurs voient-ils en moyenne ? Combien de temps pour chaque écran ? Quel pourcentage d’utilisateurs quittent l’application après avoir visionné tel ou tel écran ? Ces informations sont d’une grande valeur pour optimiser vos contenus et tunnels de conversion.
- Dans quel ordre les écrans sont-ils consultés exactement ? Cette information est aussi capitale pour juger de l’efficacité de votre tunnel de conversion. Couplés à l’analyse précédente, vous pourriez par exemple vous apercevoir que vos utilisateurs restent (trop) longtemps devant un certain écran. Y a t-il trop d’information sur cet écran ? Son ergonomie laisse t-elle à désirer ? A vous d’identifier précisément le problème.
- Tracker les bugs techniques éventuelles, ou des temps de chargement d’écran anormalement long.
Tracker les événements
En webmarketing : est considéré comme un événement une interaction spécifique d’un utilisateur avec votre application. Cela peut être le clic sur un bouton, sur une publicité, le lancement d’un téléchargement, etc… A chacun de ces événements, vous pouvez attribuer une valeur monétaire. De manière non exhaustive, vous pourrez tracker :
- Le nombre total d’événement enregistrés sur l’application
- La valeur présumée totale de ces événements
- Le nombre d’événement unique
- Le ou les écrans avec lesquels les utilisateurs interagissent le plus
- Le ou les écrans sur lesquels les utilisateurs font une action donnée (l’inscription à une newsletter, l’ajout au panier, etc…)
- Et parallèlement : toutes les features avec lesquels vos utilisateurs n’interagissent pas, comme par exemple un call to action inefficace.
Tracker des éléments de e-commerce
Si vous utilisez votre application pour vendre des produits, le tracking Google Analytcis vous permettra d’identifier toutes les étapes du parcours client, tout en vous donnant des informations précises sur votre chiffre d’affaires, votre panier moyen, etc… Ainsi vous pourrez détecter les éventuels entravent au parcours client, tout en optimisant vos tunnels de conversion. Avec le rapport « Ecommerce », vous serez capable de voir :
- Combien d’utilisateurs ont vu un certain produit, puis quel est le ratio d’entre eux l’ayant ajouté au panier, puis encore, sur ceux l’ayant ajouté au panier, combien l’ont réellement acheté. Vous pourrez mettre cette information en corrélation avec des informations démographiques concernant l’acheteur, ou autre. Ces données sont particulièrement intéréssant pour monter votre stratégie de re-marketing, notamment via AdWords.
- Quels sont les produits les plus populaires ? Combien en vendez-vous chaque jour/semaine/mois ? Quelle part de chiffre d’affaires représente tel ou tel produit sur votre chiffre d’affaires total ? Ces infos sont non seulement très utiles pour identifier des opportunités commerciales, mais aussi pour éviter d’éventuelles ruptures de stock.
- Des informations détaillées concernant chaque transaction (cout de livraison, taxes….)
- Le chemin parcouru par un utilisateur avant de passer à l’achat. Ainsi vous pourrez voir concrètement si votre tunnel de vente fonctionne comme vous l’aviez imaginé.
Configurer des objectifs
Un objectif, au sens de Google Analytics, est une action qui contribue au succès de votre site web. Ces objectifs, ou « Goals », que vous pouvez personalliser à souhait, sont encore un moyen supplémentaire pour optimiser vos tunnels de conversion. Il existe 4 types d’objectifs :
- Destination : Correspond à la vue d’un certain écran.
- Durée : Combien de temps faut-il en moyenne pour que l’utilisateur atteigne une objectif.
- Pages/Evénements par session : Combien d’écrans faut-i à l’utilisateur pour atteindre un objectif.
- Evénements : Quels événements réalisent un utilisateur pour atteindre un objectif.
Prenons un exemple précis de configuration d’objectif : Vous considérez qu’un ajout au panier est un objectif à tracker. Rendez vous dans l’outil d’administration de Google Analytics, puis dans les « View settings », et sélectionnez l’onglet « Goals » :
Ensuite, il vous faut donner un nom à votre objectif, comme « ajouter au panier », lui définir un ID et un type précis, soit un événement dans notre exemple (l’action d’ajouter un produit au panier). Vous pourrez aussi ajouter d’autres informations à votre objectif, notamment via les champs « Label » et « Value ». Concentrons nous surtout sur le second, qui va vous permettre de donner une valeur commerciale à la complétion d’un objectif. Partons du principe que votre panier moyen est de 100€, et qu’environ 30% des utilisateurs ayant ajouté des produits au panier passeront effectivement à l’achat. Cela veut dire donc que la « valeur » d’un ajout au panier représente environ 33€ : c’est donc le montant que vous devriez attribuer à la complétion de l’objectif « ajouter au panier ».
Une fois l’objectif configuré, il vous suffit de récupérer le code de tracking correspondant à cet objectif, et de l’ajouter à l’action que vous avez configuré, en l’occurrence le bouton « ajouter au panier ».
Vous trouverez ici un article complet sur les objectifs Google Analytics :
Conclusion
La puissance marketing de Google Analytics n’est plus à démontrer, mais l’outil est encore un peu méconnu en ce qui concerne les applications. A travers cet article, nous espérons vous avoir convaincu qu’il n’est pas très difficile de configurer Google Analytcis aussi sur mobile. Si son intégration sur mobile est sensiblement différente de celle que vous connaissez peut-être déjà sur les sites web, son utilisation en revanche est très similaire. Si vous êtes déjà un utilisateur confirmé de Google Analytics sur le web, vous ne serez pas dépaysé avec cette solution pour mobile !
Si vous souhaitez poursuivre vos recherches concernant les applications mobiles, nous vous conseillons la lecture de :
Mobyssey : développement mobile Paris a écrit
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Merci pour votre aide et bonne continuation.