Qui n’a pas déjà été un jour déçu par un ses prestataires ? Les risques sont réels de tomber sur une personne peu fiable et dont les compétences laissent à désirer. Si vous souhaitez créer une application mobile, vous devrez trouver un prestataire, et si possible, le bon prestataire, c’est-à-dire celui qui sera capable de vous proposer un produit fini correspondant à vos attentes…et dans les délais. Pour trouver le bon prestataire d’application mobile, vous devrez commencer avant toutes choses par choisir la technologie mobile la plus adaptée à vos besoins et à votre budget. Ensuite, commenceront les choses sérieuses : rédaction du cahier des charges, ciblage et évaluation des prestataires, analyse des devis, etc. On revient pour vous sur toutes ces étapes cruciales.
Choisir la technologie pour votre application mobile avant de choisir le prestataire
Avant même de rechercher un prestataire, vous devez déterminer la technologie de votre application mobile. De ce choix initial dépend en fait en grande partie le choix du prestataire. Pour une raison simple : les développeurs, en agence ou freelances, ne maîtrisent pas toutes les technologies mobiles et tous les langages informatiques. Un développeur qui conçoit des applications mobiles web ne sera pas forcément apte à développer une application native, et vice-versa. Par ailleurs, les coûts et les temps de développement varient d’une technologie à l’autre (les applications natives étant les plus chères et les plus longues à développer). D’où l’utilité de prendre le temps d’expliquer ou de rappeler pour commencer les principales caractéristiques des différents types d’applications mobiles, leurs avantages et leurs inconvénients. Une application mobile peut être soit native, soit web (ou HTML), soit hybride (un mélange subtil des deux précédents).
1. Application mobile native
Une application native est un logiciel mobile conçu pour un système d’exploitation en particulier et développé à partir du langage propre de l’OS en question. Une application native ne peut par définition fonctionner que sur le système d’exploitation pour lequel elle a été conçue. On parle de langage natif. Si vous souhaitez développer une application pour iOS, vous devrez utiliser le langage Objective C. Si vous souhaitez concevoir une application Android ou BlackBerry, ce sera le langage Java. Pour une application Windows Phone, le développeur devra connaître le langage C#. Le développeur qui souhaite créer une application Bada utilisera le langage C++, etc. Un développeur qui maîtrise parfaitement Java par exemple n’est pas toujours compétent pour concevoir une application Windows Phone qui nécessite la connaissance du langage C#.
Les applications natives sont accessibles au téléchargement depuis les appstores et installées par les utilisateurs sur leur appareil. Les applis natives dépendent donc, pour leur distribution, des boutiques d’applications. Un développeur qui conçoit une application native bénéficie des fonctionnalités implémentées dans les mobiles : caméra, appareil photo, géolocalisation, bluetooth etc. Il bénéficie donc d’un environnement et de composants natifs déjà constitués. C’est le premier avantage du développement natif. Deuxième avantage, en règle générale, à la condition d’être bien conçues, les applis natives sont reconnues pour offrir de meilleures performances que les applications web. Elles sont en moyenne plus rapides, plus fluides et offrent une expérience utilisateur plus agréable. Etre présent sur une boutique – et notamment l’AppStore et le Google Play, les deux plus grosses – est le troisième avantage indéniable des applications natives par rapport à ses concurrents. Cela permet d’obtenir une visibilité assurée. Les utilisateurs qui cherchent une application pour leur mobile se dirigent en effet prioritairement dans les boutiques d’application. Autre avantage : une application native peut être accessible par l’utilisateur sans connexion internet.
Inconvénient majeur des applications natives : leur coût de développement plus important. Pour au moins deux raisons : 1/ Développer une appli native est plus complexe et suppose des compétences plus rares sur le marché des développeurs. 2/ Si vous souhaitez être présent sur différentes plateformes mobiles, vous devrez développer une appli différente pour chaque OS. Les applications natives ne sont pas multi-plateformes et leur développement est souvent assez long. Autre inconvénient des applications natives : l’absence d’indexation dans les moteurs de recherche. Il est plus difficile de travailler sur la visibilité de son application et la stratégie SEO avec une application native. La quasi-seule solution de recours consiste à créer un site web présentant l’application et la proposant au téléchargement.
2. Application mobile HTML
Une application mobile HTML (ou « webapp ») n’est rien d’autre qu’un site internet conçu pour être accessible et affichable correctement sur les terminaux mobiles. Ce n’est donc pas un logiciel. Par définition, une application HTML n’est accessible qu’à partir d’un navigateur web mobile et via une URL. Pas besoin d’installation, un simple accès internet suffit.
L’avantage majeur des applications mobiles HTML est qu’elles sont par définition accessibles depuis n’importe quel mobile et compatibles avec n’importe quel système d’exploitation, contrairement aux applications natives. Cela permet à la fois de réduire le coût de développement et de toucher un public potentiellement plus large. A la limite, il est abusif de parler d’application mobile en ce qui concerne les applis web. Il faudrait plutôt parler de site web mobile. En général, l’application mobile HTML est conçue et adaptée à partir du site web classique. Si un site web classique peut avoir une version mobile, il est rare de développer un site web mobile sans partir d’un site web classique déjà existant. Les applications mobile web sont développées en HTML, c’est-à-dire avec le même langage que celui utilisé pour créer un site web classique.
Inconvénients des applications HTML : moins de fonctionnalités, impossibilité de bénéficier de l’environnement d’un OS mobile (GPS, appareil photo, etc.), absence de présence sur les appstores, connexion internet obligatoire pour accéder à l’appli, navigation moins fluide en cas de connexion internet mauvaise, esthétique moins agréable, etc.
3. Application mobile hybride
Une application hybride, comme son nom l’indique, mixe à la fois l’approche native et l’approche web. Une application hybride c’est, concrètement, une application native (iOS, Android, etc.) qui utilise un langage de programmation web : HTML 5, CSS, JavaScript. Dit autrement : ce sont des applications qui sont initialement développées en langage HTML, avant d’être encapsulées dans des applications natives grâce à certaines technologie de type PhoneGap, Titanium mobile ou encore Xamarin. Le plus souvent, des codes natifs sont utilisés en parallèle pour permettre de raccorder l’application hybride aux fonctionnalités natives des appareils mobiles (notifications, etc.). Comme les applis natives, les applis hybrides sont en général accessibles sur les appstores et apparaissent sous forme d’icône sur le « bureau » du mobile. Moins coûteuses que les applications natives, les applications hybrides présentent globalement des performances et une expérience utilisateur moins bonnes.
Rédiger un cahier des charges précis
Pour recevoir des propositions et des devis pertinents de la part de vos prestataires potentiels, il est impératif de rédiger un cahier des charges précis. En effet, pour que l’application mobile que développera votre prestataire soit conforme à vos besoins et à vos attentes, encore faut-il que vous spécifiez correctement et le plus précisément possible ces besoins et ces attentes. Vérité de Lapalisse qu’il n’est pourtant pas inutile de rappeler…D’autant que le cahier des charges a une valeur juridique : il peut être opposable en cas de prestation non conforme aux spécifications initiales.
Le cahier des charges (on peut aussi, de manière plus informelle et pour les documents moins techniques, parler de brief) doit comporter certains éléments clés sur vos objectifs, vos besoins, le fonctionnement et le contenu de l’application. Plus précisément, vous devrez aborder les points suivants : activité de votre entreprise, objectif de l’application, marché et cible, concurrents principaux et secondaires, identité de marque et identité graphique, sources d’inspiration (graphiques et fonctionnelles), structure de l’application et maquette fonctionnelle, principales fonctionnalités, objectifs et périmètre de la mission que vous confiez au prestataire, organisation du travail et délais, conditions de maintenance. Pour être suffisamment complet, votre cahier des charges doit faire au minimum 5 ou 6 pages. Vous trouverez un modèle type de brief dans notre article consacré au sujet.
Cibler des prestataires adaptés à votre projet mobile
Comment trouver un prestataire pour votre application mobile ? Il y a plusieurs manières de « dénicher » le bon prestataire, la perle rare. Une des méthodes consiste à consulter les plateformes de freelances comme Hopwork, Freelancer ou Elance. Sur ces plateformes, vous pouvez cibler les freelances qui vous intéressent par technologie et métier. Les critiques et les avis de clients sont souvent très utiles pour s’assurer de la compétence des prestataires.
Vous pouvez aussi utiliser les plateformes d’appels d’offre comme Codeurs ou La Fabrique du Net. Le fonctionnement est simple : vous publiez une offre plus ou moins détaillée et vous attendez que les prestataires qui liront votre offre vous contactent. Dans ces cas-là, ce n’est pas vous qui allez vers les prestataires mais l’inverse : vous attendez que les prestataires viennent à vous ! En général, les prestataires sont très réactifs. Pour éviter d’avoir un afflux trop important de propositions, spécifiez bien vos besoins et les qualités professionnelles requises.
Une troisième solution, très pertinente, consiste à cibler les prestataires qui ont travaillé sur les applications mobiles qui vous inspirent.
Evaluer le sérieux et le professionnalisme des prestataires sélectionnés
Il est toujours difficile d’évaluer a priori les compétences et le professionnalisme d’un prestataire, que ce soit dans n’importe quel domaine d’activité d’ailleurs. Pour diminuer les risques de tomber sur un prestataire négligent et incompétent, voici quelques bonnes pratiques à mettre en œuvre :
D’abord, posez les bonnes questions et analyser bien les réponses qu’on vous donne en retour. On a déjà évoqué ce sujet dans un article consacré au choix du prestataire en SEO. Poser les bonnes questions suppose de bien travailler son dossier en amont, au niveau de la rédaction du cahier des charges. Les questions trop générales ou mal formulées ne permettront pas d’obtenir des réponses révélatrices, qui font tiquer éventuellement. Exemples de questions types : quelles technologies maîtrisez-vous ? Quels sont les points faibles de mon projet ? Pensez-vous que cette fonctionnalité puisse être implémentée ? Si oui, comment ? En combien de temps pouvez-vous faire le travail (en décomposant les tâches) ?
Pour analyser les réponses, n’hésitez pas à faire appel à une personne de votre entourage personnel ou professionnel qui s’y connaît un peu en matière d’applications mobiles. Vous pouvez aussi faire des recherches sur internet en aval pour vérifier la pertinence des réponses apportées par le prestataire.
Renseignez-vous aussi sur le background du prestataire : quel travail a-t-il déjà fourni ? Quelles sont les applications mobiles qu’il a déjà développées ? Sont-elles de qualité ? Ont-elles été conçues dans les règles de l’art ? Si vous n’êtes pas en mesure de juger par vous-même de la qualité des travaux, n’hésitez pas encore une fois à faire appel à un professionnel du web pour lui demander son avis.
Vous pouvez aussi entrer en contact avec d’anciens clients du prestataire en question pour leur demander s’ils sont satisfaits ou non de la prestation fournie : le résultat a-t-il été en adéquation avec leurs besoins et leurs attentes ? Quelle est la manière de travailler du prestataire ? Respecte-t-il les délais ? Globalement, est-ce une personne sérieuse dans son travail ? Les réponses seront plus ou moins subjectives, d’où l’intérêt de s’enquérir de l’avis de plusieurs clients.
Conseil : demandez à votre prestataire potentiel (freelance ou agence) un retour sur votre cahier des charges. Pour aller plus loin sur le sujet, nous vous renvoyons à cet article publié l’année dernière.
Analyser les devis pour votre application mobile
Suite à votre appel à projet, vous recevrez des devis. La qualité de ces devis est un critère important qui doit être pris en compte pour départager les prestataires. Un devis de qualité est un devis qui répond clairement à votre problématique et qui fait preuve, au moins, d’une compréhension fine de votre projet. C’est la base. Un devis trop général, qui aurait pu être envoyé sous la même forme à d’autres clients, et qui en tout cas ne tient pas compte de vos spécifications est a priori à rejeter. Soyez attentif aussi au niveau de détails et de précision de la proposition du devis. C’est un signe de sérieux. Les postes de coûts doivent être détaillés aussi finement que possible. Si aucune précision n’est apportée sur les différents postes de coût (chiffrage à la grosse), cela dénote probablement un manque de professionnalisme. N’hésitez pas à demander des précisions sur toutes les lignes du devis qui ne vous paraîtraient pas assez claires. Contactez le prestataire par exemple et demandez-lui de vous expliquer toutes les lignes du devis à haute voix. Les devis opaques et abusivement techniques sont à considérer avec méfiance.
Un point clé souvent négligé : celui de la maintenance. Le devis doit comporter des indications concernant le « service après vente », les garanties, les surcoûts éventuels en cas de problèmes, etc. Pour que ces éléments soient présents dans le devis, vous devez bien les faire apparaître dans votre cahier des charges. Enfin, ne vous laissez pas simplement influencer par le prix. Les meilleurs devis ne sont pas forcément les devis les moins chers. C’est même souvent l’inverse : les devis trop alléchants en termes de prix sont souvent ceux des prestataires les moins doués. Au risque d’énoncer une évidence, la qualité se paie.
Pour approfondir le sujet et éviter tous les pièges en matière de devis, c’est ici.
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