Quels sont les critères de classement des applications mobiles sur l’AppStore et le Google Play ?
La majorité des mobinautes découvrent les applications via les boutiques d’applications (d’où au passage l’avantage des applis natives sur les applis web). Si bien que la question du classement et du référencement de son application sur ces plateformes devient cruciale.
Pour classer et référencer les applications mobiles, les algorithmes des boutiques d’applications utilisent plusieurs critères. Si on connaît en grande partie ces critères, il est difficile de connaître l’importance de chacun d’entre eux. On sait ce qui marche, sans savoir le niveau de l’impact.
Les principaux critères de classement sont, en gros, les suivants : la qualité de l’application (du point de vue général et du point de vue technique), l’optimisation des mots-clés, la qualité de la « fiche produit », les notes et commentaires. Pour améliorer le classement de son application, il est recommandé de mettre en place très tôt, dès le lancement de l’application, des actions marketing. Cet article contient toutes les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour gagner des places dans les classements des appstores (Google Play et App Store en particulier).
1. Réalisez une application mobile de qualité
Le nombre d’acteurs sur le marché des applications mobiles est en plein explosion. Aujourd’hui, accrochez-vous, plus d’1,3 million d’applications sont présentes dans le Google Play et plus d’1,2 million dans l’AppStore !
La première chose à faire pour émerger au milieu de ce marché foisonnant et avoir des chances d’obtenir un bon classement dans les boutiques d’applications est de soigner votre application. Une application de piètre qualité aura du mal à être adoptée par les utilisateurs.
On va donc s’attacher pour commencer par lister et définir les critères qui font d’une application une application de qualité, en se rappelant que la meilleure façon d’évaluer une application est de la tester.
Apporter un service utile
C’est-à-dire répondre à un besoin existant. Une application qui ne sert à rien ou qui ne sert pas à grand-chose aura du mal à rencontrer du succès. C’est un premier critère assez évident, mais qu’il est bon de rappeler. N’hésitez pas à faire des études de marché pour tester l’utilité et votre application et voir si elle répond à un besoin. Vous pouvez aussi faire le pari que vous réussirez à créer un besoin nouveau, mais c’est très risqué !
Avoir un caractère innovant.
Ce critère, comme le précédent, n’est pas propre au marché des applications mobiles. Mais il joue peut-être un rôle plus important qu’ailleurs en raison de la vitesse d’évolution du marché. Posez-vous les bonnes questions : mon application est-elle vraiment innovante ? Se différencie-t-elle clairement des autres ? Qu’apporte-t-elle de plus par rapport aux applications déjà existantes ? Le secret d’une bonne application consiste à réunir ces deux premiers critères : utilité et innovation. Ils ne sont pas toujours réunis. On peut avoir une application très utile mais qui existe déjà ou au contraire une application complètement innovante mais qui ne sert à rien !
Rapidité et fluidité
On estime qu’un cinquième des personnes abandonnent une application après le premier test à cause des bugs et des lags qu’elle engendre. Les mobinautes sont sans pitié ! La vitesse de navigation de votre application, c’est-à-dire la vitesse de chargement des pages, doit être optimale afin d’apporter au mobinaute une expérience utilisateur agréable. D’autant plus que le taux de rétention est un des critères du classement des applications (plus un utilisateur conserve longtemps son application sur son « bureau » mobile, plus cela joue pour en faveur d’un bon référencement).
Certains éléments, comme les photos ou les vidéos, tendent à ralentir la navigation. Vous devez trouver des astuces de programmation pour résoudre ces difficultés. Vous pouvez tenter par exemple de réduire le nombre d’images par seconde pour essayer de gagner en fluidité. Mais attention, la résolution des images doit rester bonne. Le travail d’optimisation de la vitesse et de réduction des bugs est souvent très fastidieux, mais il est assez déconseillé de négliger cette étape.
Remarque : une application mal optimisée sera généralement très gourmande en énergie. Vous pouvez la tester en jetant un œil sur votre batterie. Cela vous permettra de vous faire une idée de ses performances. Une application mobile énergivore est très mal vue par les utilisateurs (l’autonomie des batteries de smartphones reste encore aujourd’hui très faible).
Poids de l’application
Les mobinautes n’aiment pas les applications trop lourdes, toutes choses égales par ailleurs. Ils auront tendance à y réfléchir à deux fois avant de télécharger sur une boutique d’applications une appli mobile très lourde. Pour deux raisons : la place prise par l’application dans l’espace de stockage du mobile et la lenteur de téléchargement de l’appli depuis la boutique. Il existe beaucoup d’exemples d’applis qui, une fois amincies par les développeurs, ont connu une progression non négligeable des téléchargements (l’application RATP par exemple). Comparez le poids de votre application avec ceux des applications de vos concurrents. Cela vous donnera une idée des améliorations éventuelles à apporter.
Une application « vivante »
Votre application doit faire l’objet d’une maintenance et d’un développement réguliers (work in progress, comme on dit). Les utilisateurs se lassent souvent très vite des applications. Négliger les mises à jour peut vous coûter très cher, d’autant que les utilisateurs perdus sont très difficiles à faire revenir.
Conseil : utilisez les notifications Push pour inciter les utilisateurs à utiliser votre application. Le taux d’utilisation est un des critères de classement.
La qualité de l’interface et l’ergonomie
Les développeurs, qui n’ont pas toujours les compétences nécessaires en la matière, tendent trop souvent à le négliger. Une bonne interface est une interface très simple. Le mobinaute doit très vite comprendre comment fonctionne l’application et comment l’utiliser. L’application doit être aussi intuitive que possible. A la limite, il faut presque penser interface avant de penser fonctionnalités. Tout n’est pas possible sur mobile, à cause de la taille réduite des écrans. Oubliez cela peut vous conduire à développer une application riche en fonctionnalités mais trop complexe à utiliser. Rappelez-vous que les mobinautes sont impitoyables. Une application qui ne satisfait pas immédiatement sera très vite supprimée.
Si vous souhaitez être présent à la fois dans Google Play et l’AppStore, vous devrez développer deux applications natives différentes, une par OS. Vous pouvez, pour éviter de mener de front deux développements différents, opter pour une application HTML. Dans ce cas-là, vous devez faire très attention à ce que l’application soit compatible sur tous les supports. Là encore, faites des tests d’utilisation. Testez votre application sur différents smartphones, avec différentes qualités de réseau, sur différentes batteries, etc. C’est le secret de la réussite !
2. Travailler sur les mots-clés de votre appli mobile
Ça y est, vous avez développé une superbe application innovante et utile, impeccable sur le plan technique. Vous devez maintenant, à ce stade, travailler le référencement de votre application mobile (on parle d’ASO – App Store optimization). Ce référencement vous permettra d’apparaître en bonne place dans les résultats des moteurs de recherche des boutiques. Il doit être le plus optimal possible, même si les mots-clés ne sont pas les seuls paramètres qui influent sur le référencement (voir ci-dessus et ci-dessous).
La première étape du travail va consister à réfléchir sur les mots-clés contenus dans votre description. Commencez par définir deux ou trois mots-clés pertinents et à fort potentiel. Pas plus. Prenez le temps nécessaire, car vous devez savoir que se positionner dans une boutique d’applications est au moins aussi difficile que de se positionner dans Google ! En réalité, la concurrence est même encore plus intense. Sur Google Play, par exemple, la page de résultats ne laisse apparaître que…deux applications. Pour être visible dans les moteurs de recherche des boutiques d’applications, il faut donc à tout prix essayer de se référencer très bien sur deux ou trois mots-clés précis, plutôt que de tenter de se référencer « moyennement » sur des dizaines de mots-clés. Privilégiez plutôt les mots-clés descriptifs. Vous pouvez aussi choisir un nom d’application sous forme de mots-clés, pour améliorer son référencement (plutôt qu’un nom de marque). Placez aussi vos mots-clés dans le titre de présentation de l’appli et au moins quatre ou cinq fois dans la description (voir plus bas). N’oubliez pas non plus de renseigner vos mots-clés dans les champs consacrés à cet effet sur la fiche produit (sans espaces, même avant ou après les virgules) et dans la section « nouveautés » (uniquement sur iOS).
Remarque : les classements sur App Store sont mis à jour toutes les 20 minutes, et deux fois par jour sur Google Play.
3. Soigner votre fiche sur l’AppStore et Google Play
Voici quelques conseils pour optimiser votre fiche produit sur l’AppStore et Google Play. La page de votre application doit être conçue de manière réfléchie. Elle joue un grand rôle dans le taux de conversion mobile. C’est en effet à partir de cette fiche que l’internaute prend la décision de télécharger ou pas l’application.
Remarque : le nombre de téléchargements journaliers de l’application est un des critères de classement des applis.
1. Prix
Les utilisateurs d’applications sont en général de mauvais payeurs. Très peu achètent des applications. Il est donc globalement préférable de proposer l’application gratuite au téléchargement et de chercher à monétiser en aval, via des achats « in-app ». Aujourd’hui, on estime que près des trois-quarts des revenus de la boutique d’Apple (App Store) proviennent d’applications gratuites. Si vous choisissez malgré tout un téléchargement payant, il est conseillé de ne pas dépasser le prix de 1 euro. Au-delà, c’est très dissuasif.
2. Logo
L’icône de votre application doit être conçue pour plaire et retenir l’attention des mobinautes. Vous devez bien réfléchir à son design, car c’est l’élément qui apparaît en premier avec le titre. Un conseil : évitez si possible d’intégrer des mots sur votre icône. L’icône doit être très simple. Vous pouvez utiliser des couleurs vives et travailler le contour de votre icône pour la faire ressortir. Essayez aussi de créer une icône qui reflète le contenu et le service proposé par votre application (pas toujours facile, j’en conviens…).
3. Screenshots (captures d’écran)
Ces éléments de votre fiche sont appréciés des mobinautes car ils permettent de se faire une première idée, assez précise, de l’interface, de l’ergonomie et des fonctionnalités de l’application. Choisissez-les bien de manière à ce qu’ils soient accrocheurs. Ils doivent à la fois refléter le contenu de votre application, son design, ses fonctionnalités (et plus largement son utilité) et la mettre en valeur. Vous avez la possibilité, si vous le souhaitez, d’intégrer des légendes sous les screenshots pour expliquer ce qu’ils représentent.
4. Description
Donnez un bref aperçu de votre application. Essayez de ne pas faire trop long (4 000 caractères maximum sur Google Play). Mettez en valeur les principaux atouts de l’application (ses fonctionnalités, sa simplicité, son design, etc.). Le plan type est le suivant : description générale + listing des fonctionnalités (sous forme de bullet points par exemple). Listez en premier les fonctionnalités gratuites. Pour rendre votre description dynamique, essayez d’utiliser des verbes d’action en début de phrase et choisissez des phrases courtes. Vous devez placer deux ou trois fois tous vos mots-clés dans la description pour leur donner du poids (voir plus haut), tout en évitant l’excès du keywords stuffing. Si votre application a reçu des prix ou si elle a fait l’objet d’articles dans la presse, n’hésitez pas à le mentionner à la fin de votre description et à donner les liens.
5. Vidéo de démonstration (uniquement sur Google Play)
La vidéo est facultative mais peut, si elle bien conçue, avoir une vraie valeur ajoutée. Faites une vidéo courte, bien montée. L’idée est d’expliquer en quelques secondes à quoi sert l’application et ce qu’elle permet de faire (vidéo tutorielle + marketing).
6. Call-to-actions (cliquez-ici, téléchargez maintenant, testez-nous etc.)
Mettez-les en évidence et choisissez-les bien. Leur fonction est d’inciter au téléchargement. C’est un élément qui peut avoir une influence notable sur le taux de conversion.
7. Catégorie
Il est possible que plusieurs catégories correspondent à votre application, mais il est préférable de n’en sélectionner qu’une seule, la plus pertinente.
4. Mettez en place des actions marketing fortes au démarrage
Réussir son démarrage est crucial sur le marché des applications mobiles. Il est conseillé de mettre le paquet niveau marketing au moment du lancement. C’est beaucoup plus efficace que les actions de saupoudrage qui ne permettent pas de produire des effets notables. Voici quelques leviers marketing pour améliorer les chances de réussite de votre application et optimiser son classement.
- Contactez la presse : Rédigez des communiqués de presse et contactez des journalistes spécialisés pour qu’ils parlent de votre application.
- Événementiel : Organisez un événement qui réunit journalistes et blogueurs, ou participez à un événement consacré au web / mobile.
- Blogueurs : Contactez des blogueurs influents susceptibles de faire parler de votre application. Proposez-leur de tester votre appli en avant-première.
- Invitation Client : Si vous êtes une entreprise déjà implantée, vous pouvez inviter vos clients actuels à télécharger l’appli, par mail par exemple.
- Social : utilisez les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, G+, etc.) pour communiquer sur votre lancement.
- Site internet & blog : utilisez votre site/blog internet, si vous en avez un, pour annoncer le lancement de votre application. Si vous n’avez aucun site internet, vous pouvez en créer un pour présenter votre application (un site one-page peut suffire).
- Mises à jours : communiquez sur vos mises à jour (après le premier lancement), via les réseaux sociaux, votre site, en recontactant la presse, etc.
- Backlinks : essayer de créer des backlinks pointant vers votre application depuis le web, avec un bon ancrage des liens si possible. Cela a un impact sur le classement de votre application (sur ce point, ASO et SEO, même combat). Attention, cela concerne surtout les applis Google Play (Google Play est relié à l’index de recherche de Google).
- Campagnes Payantes: réseaux sociaux, blogs (articles sponsos, sur Presse Citron par exemple), affiliation (Adwords), bannières cross-applications (évitez les bannières classiques, peu efficaces), services payants comme Surikate, Appgratis, etc.
Toutes ces actions vous permettront dès le lancement d’atteindre un nombre conséquent de téléchargements. Plus l’appli est téléchargée, plus son classement/référencement s’améliore. Ces actions marketing initiales, certes chronophages et parfois payantes, permettent de lancer le cercle vertueux (et gratuit) : + de téléchargements è + de visibilité è + de téléchargements. Bon à savoir, sur le Google Play il est possible d’apparaître dans le Top 25 Nouveautés jusqu’à un mois après le lancement. Le délai est un peu plus important sur l’App Store.
Conseil : évitez les services qui vous proposent monts et merveilles (10 000 téléchargements automatisés par exemple, etc.). La plupart du temps, les méthodes utilisées sont très dangereuses et peuvent conduire au retrait de votre application de la boutique d’apps. De manière plus générale, soyez très prudent vis-à-vis des actions de growth-hacking « sales ». Ça peut fonctionner, mais ça peut aussi vous coûter très cher.
5. Augmentez les notes de votre application
Les notes ont une double fonction, d’où leur grande importance en termes d’ASO. Elles constituent d’une part un indicateur qui influence notablement le taux de conversion (nombre de téléchargements / visites de la page produit) et la viralité de l’application. Elles jouent par ailleurs un rôle majeur dans le classement de votre application.
Remarque : il faut avoir totalisé au moins 5 commentaires pour que le score de votre application apparaisse dans l’AppStore (Apple).
- Soyez à l’écoute : Analysez les mauvaises notes de votre application pour l’améliorer. Ces mauvaises notes sont parfois agrémentées de commentaires instructifs. Ce sont souvent les critiques contenues dans les commentaires qui permettent de constater et de corriger les bugs. Il est fréquent qu’un utilisateur augmente la note qu’il a donnée après que les défauts qu’il a mentionnés ont été corrigés.
- Focalisez-vous sur l’existant: Avant de vous lancer dans de nouvelles fonctionnalités, mettez le paquet sur la rectification des fonctionnalités déjà existantes. Les MàJ de votre application ne doivent pas être conçues prioritairement comme un moyen de gonfler le nombre de fonctionnalités. Leur but premier est d’améliorer l’existant.
- Adoptez les interactions: Pour que les utilisateurs mettent une note à votre appli, on a tendance à leur demander (via des fenêtres in-app notamment). Le problème, c’est que si vous demandez à un utilisateur de noter votre application et qu’il ne l’aime pas, vous risquez de récolter une mauvaise note. Pour éviter de prendre ce risque, donnez le choix à vos utilisateurs de noter votre application s’ils sont satisfaits ou d’envoyer un commentaire s’ils sont déçus. Ce procédé s’est beaucoup répandu ces dernières années. Sa pertinence est évidente.
- Faites jouer votre réseau: incitez vos amis, vos collègues et plus généralement votre entourage à venir noter votre application. Si vous êtes présent sur les réseaux sociaux (c’est une erreur de ne pas l’être !), invitez vos amis/followers à faire de même.
- Soyez prêt à enfreindre les règles: utilisez des services comme AppVip qui permettent d’acheter indirectement des commentaires et ainsi de faire grimper le classement de votre appli. Dans ce système, le mobinaute est payé pour mettre un commentaire positif ou pour tester l’appli. Attention, Google Play n’aime pas du tout cette pratique. La Fabrique du Net décline toute responsabilité !
- Soyez disponible: répondez à tous les commentaires que vous recevez d’utilisateurs. Une réponse claire et amicale peut inciter les utilisateurs récipiendaires à vous donner une bonne note en retour.
- Utilisez vos emails: mettez le lien vers votre application dans votre signature d’email en le faisant précéder d’une incitation à poster une bonne note.
- Oubliez votre fierté: contactez les personnes qui vous ont adressé de mauvais commentaires et essayez de les faire changer d’avis. Ça fonctionne bien plus souvent qu’on ne le croit !
- Soyez aux petits soins: à l’inverse, chouchoutez vos grands fans, ceux qui ont déposé une note et un commentaire excellents. Invitez-les à faire partager leur satisfaction.
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